Il sait tout faire, parle six langues, jongle avec les mots comme avec un ballon, fait rire en français et en anglais. Comte de Bouderbala, Sami Améziane pour l'état civil, est en train de faire exploser la scène en France. Côté algérien, il se revendique de Fellag et Dilem. L'ancien basketteur séduit autant à New York qu'à Paris. -Comte de Bouderbala, voilà un nom étrange ! C'est un nom qui est né sur une scène «slam». Le «Comte», en référence à Saint Denis, ma ville d'origine dans le 93, la cité des Rois... et «Bouderbala» en arabe, ce sont les «haillons, les guenilles» en référence à mon style vestimentaire peu recherché... Le Comte de Bouderbala, c'est une espèce «d'aristo-crasseux» en fait... -En parcourant votre biographie, on a l'impression que vous avez eu plusieurs vies : basketteur, stand-up, étudiant aux States, prof de français, chroniqueur à France Inter... D'où vient cette frénésie ? Comme beaucoup, je marche à l'envie et aux rencontres. J'aime faire plusieurs choses, du sport, rire, écrire, apprendre. Mais je n'aime pas me cantonner à un secteur et je déteste ne rien faire. -Comment définiriez-vous votre humour ? C'est un peu un mélange d'humours. J'aime l'humour français, américain, mais je crois que, sans faire de démagogie, j'ai beaucoup hérité de l'humour algérien, déjà via mes parents, ma famille, de Fellag aussi, la première cassette vidéo de «seul en scène» que j'ai vue, mais aussi du caricaturiste Dilem. -A sa manière, il fait du one- man-show en dessinant, car il doit faire rire en un coup de crayon.Comment êtes-vous venu à ce métier ? Vraiment par hasard ! Avant, je gagnais ma vie en enseignant l'anglais, l'italien et le français et surtout en jouant au basket (j'ai joué en équipe d'Algérie en 2000 et 2005... J'en profite pour saluer tous mes anciens coéquipiers de l'équipe nationale d' El Djazaïr. Puis, je suis parti étudier et jouer au basket aux Etats-Unis, et en rentrant, après une blessure, j'ai commencé à monter sur scène parce que j'ai toujours aimé charrier mes coéquipiers dans les vestiaires et enseigner en déconnant... Puis, j'ai écrit un spectacle, et depuis, je le joue en France en français et en anglais à New York. -Fellag dit de vous que vous êtes très doué. Avez-vous encore des contacts en Algérie ? C'est gentil de sa part. Mohamed Fellag, c'est la première cassette vidéo d'humoriste que j'ai vue et ça a été une révélation. Je l'aime beaucoup. Pour moi, c'est une rock star ! -Oui, j'ai encore des contacts avec ma famille en Algérie. Ils sont en Kabylie et à Oran. J'en profite pour les embrasser. Vous verra-t-on au bled ? Pour le spectacle, j'espère bien, ça devrait se faire très bientôt. Sinon, personnellement, je compte venir incessamment sous peu pour «reprendre racine»... -Quels sont vos projets ? Continuer ce spectacle, l'améliorer, en écrire un deuxième, améliorer mon spectacle en anglais. Actuellement, je finis un tournage avec Olivier Dahan pour une comédie qui s'appelle Les Seigneurs, où j'ai le rôle d'un joueur de foot breton qui est aussi pêcheur. C'est l'histoire d'une petite île bretonne en faillite qui, pour se sauver, mise sur son équipe de foot pour passer des tours de coupe de France et gagner de l'argent... sauf que les joueurs de l'île sont tous des «bras cassés». Le maire de l'île (Jean Pierre Marielle) fait donc appel à des anciennes gloires du foot pour sauver l'île. Dans les stars, il y a José Garcia, Gad Elmaleh, Franck Dubosc, Ramzy, Omar, Joey Starr. Je pense qu'on va rigoler...