Résumé de la 8e partie n Le mausolée d?Abalessa qui, selon la tradition locale, contient la dépouille de Tin Hinan, a dévoilé au grand jour un squelette ainsi que de nombreux objets de parure et les restes d?un mobilier funéraire. La découverte fait sensation aussi bien à Alger qu?à Paris, où des journalistes à l?imagination féconde parlent de la découverte du tombeau d?Antinéa ! On fait allusion au roman de Pierre Benoît, L?Atlantide, paru en 1919, qui raconte l?histoire d?Antinéa, la fameuse reine du continent disparu, friande de jeunes hommes qu?elle séduit, puis qu?elle abandonne à leur passion. Ce n?est qu?un roman, mais beaucoup croient que l?Atlantide, que Platon situait au large des côtes du Maghreb, se trouvait non pas en Méditerranée, mais dans le désert ! D?ailleurs, ceux qui soutiennent cette hypothèse s?appuient sur Hérodote, un auteur grec du Ve siècle avant J.-C., qui situait l?Atlantide à dix jours de chameau à l?ouest du pays des Garamantes, au c?ur du Sahara. Le comte de Prorok, codécouvreur du tombeau, va s?en donner à c?ur joie en multipliant les interviews dans la presse parisienne. Ainsi, le journal Les Annales consacre un article important à la découverte sous le titre : «Le comte de Prorok et la momie de Tin Hinan» ; le mot «momie» est bien sûr plus évocateur et surtout plus mystérieux que celui de «squelette». En fait, il s?agit d?un entretien avec l?aventurier américain qui va saisir l?occasion pour raconter ses exploits. Il est d?abord question des difficultés de l?expédition accomplie dans des conditions rocambolesques. Ainsi, les voitures seraient tombées en panne à cause des radiateurs qui «avaient soif» et qu?on a dû abreuver avec les réserves d?eau de l?équipe, au risque d?exposer celle-ci à la mort ! Les fouilles ont été longues et pénibles ; le mausolée, selon Prorok, est une pyramide circulaire ; les dalles qui recouvrent la fosse funéraire auraient 8 mètres d?épaisseur (en réalité moins d?un demi-mètre !) ; la reine Tin Hinan était couchée sur un canapé, elle semblait vivante avec ses vêtements luxueux et ses bijoux de grande valeur ! On ne sait si c?est le comte de Prorok qui est l?auteur de ces niaiseries ou le journaliste, qui a réalisé l?entretien, qui a voulu faire rêver ses lecteurs ! Mais on sait que Prorok a émis des hypothèses pour le moins inattendues. Ainsi, il croit que la statuette de femme retrouvée dans le tombeau représente la déesse Vénus et la date de cinquante à cent mille ans ! Cependant, le comte va se signaler encore dans cette affaire en?détournant la découverte ! Après les fouilles, il a été décidé que le squelette ainsi que tous les objets qui ont été découverts seront envoyés à Alger et remis aux autorités. Mais on ne sait comment le comte s?est arrangé, une fois le squelette et les objets parvenus à Alger, pour obtenir l?autorisation de les expédier aux Etats-Unis. Ce détournement provoque un grand émoi dans les milieux scientifiques français de l?époque ; une campagne est entreprise en vue de la récupération du squelette et des objets et, après de nombreuses démarches diplomatiques, ils sont réexpédiés à Alger et placés au musée du Bardo. (à suivre...)