Les jeunes, en désespoir de cause, fondent leurs espoirs de dégoter un emploi sur des rumeurs, en l'absence de communication des autorités concernées. J'ai entendu dire qu'ils ont commencé à inscrire les gens à l'usine de Renault». C'est ce qu'on entend dire ici et là. La vox populi laisse croire à une installation imminente du constructeur français dans le cadre d'un projet en partenariat avec le gouvernement algérien, sur le site de Bellara, dans la commune d'El Milia. Depuis, les chômeurs de la région sont suspendus à l'espoir de décrocher un poste de travail à Bellara. Les tentes dressées il y a quelques jours par les unités de la Protection civile dans le cadre des exercices de simulation pour des interventions, ont fait croire à la venue du constructeur français. Certains se sont même précipités à l'agence locale d'emploi pour s'inscrire et prendre possession du fameux bulletin de main-d'œuvre. Pourtant, au siège de cette agence, quotidiennement harcelée par des cohortes de chômeurs, rien n'est venu confirmer l'inscription à l'emploi pour «le projet Renault». La zone de Bellara n'en est pourtant pas à son premier coup par rapport à ce genre de fantasmes, nourris par les chômeurs de toute la wilaya et même des régions limitrophes. Il y a quelques années, l'agence locale d'emploi a connu ses pires moments de tension lorsqu'un groupe émirati s'est manifesté pour lancer le projet d'une usine d'aluminium, avant de s'éclipser laissant les chômeurs sur leur faim. Les bousculades et les longues files d'attente qui s'étaient formées devant cette agence ont laissé place à la désillusion et au désarroi. En effet, après des visites sur les lieux et des promesses « fermes » quant à la réalisation du projet, le groupe émirati a fini par implanter son usine dans une région de l'ouest algérien. Toutefois, Renault serait en négociations avancées avec le gouvernement, laisse-t-on dire.