Sur instruction du wali, des éléments de la brigade de la gendarmerie sont en train d'enquêter sur « les dépassements de l'APC de sidi Abderahmane dans la gestion des mises en défens en zone steppique et de l'opération de réalisation de onze logements de type habitat rural, sur un espace protégé », comme l'avaient indiqué des représentants de l'association des éleveurs « Saouss » au wali. Ce dernier avait, rappelle-t-on, aussitôt dépêché une commission d'enquête sur les lieux mais, les plaignants, comme craignant l'étouffement, semblent revenir à la charge pour parler d'une « application éhontée de l'arrêté du wali ». Les interlocuteurs, à qui nous avons rendu visite, disent que « théoriquement, l'APC gère 8 750 ha mais, en réalité, se sont les 35 000 ha de steppe qui restent ainsi voués au dépeçage à cause d'une certaine complicité ». Les vastes étendues du territoire restent, comme on a pu le constater sur place, surexploitées bien qu'en bord de route, les mises en défens, que ce soit celles de Naima, Ain Dheb, Chehima ou de Sidi Abderhamane restent relativement gardées avec des moyens dérisoires. Par-ci un camion déglingué avec à son bord des employés de l'APC, un tracteur par-là, ce n'est pas ce qui va dissuader ceux qui avaient pris l'habitude de s'installer durablement et faire paître leurs troupeaux aux frais de la princesse. Le P/APC est allé jusqu'à « céder gratuitement des centaines d'hectares pour, dira t-il lui-même, fidéliser ces éleveurs ». Des clients potentiels, à qui il cède gratuitement jusqu'à 20% des aires louées. Fait plus grave, on ne sait même pas comment évaluer ces immensités, diront certains autochtones avec lesquels on a conversé, causant des pertes considérables et, en l'absence d'experts fonciers pour les levées topographiques, on continue à employer des moyens archaïques. Autrement dit, la corde ! Des milliers d'hectares exploités La gestion de l'argent de la location reste suspecte car « ce sont les services des domaines qui auraient dû encaisser et non faire des dépôts au siège de l'APC », surenchérissent nos interlocuteurs qui ajoutent que « ce n'est qu'après l'ouverture de l'enquête par le wali qu'une certaine somme d'argent a pu échouer dans les caisses des services des domaine ». Pour eux, même les listes des bénéficiaires de pacage sont entourées de flou car l'opération concerne séparément les saisons où l'on retrouve, précisent-ils, presque toujours les mêmes noms. De son côté, M. H. Abid, P/APC de Sidi Abderahmane, réfute et tente à son tour d'accuser ses contradicteurs qui restent pour lui « des barrons de la steppe qui avaient longtemps régné en seigneur et profité des largesses dues au titre d'appartenance tribale entre autres ». Ce responsable, présent sur le plateau de Radio Tiaret ce jeudi, n'avait pas tout dit, tout autant que ses pairs de Chehaima, Ain Dheb et même de Naima. Pour lui « ces gens de Saouss sont gênés dans leur plan car ils avaient, jusque là, exploité des milliers d'hectares sans être dérangés et c'est pourquoi ils me cherchent noise ». A propos des milliers d'hectares, le P/APC argue d'un fait qui mérite d'être relaté puisqu' il affirme que la commune de Chehaima a récupéré 10 000 ha et 10 000 autres restent sablonneuses. Avant de conclure que ces détracteurs ont été auteurs de tentatives de versement de pots de vin à certains de ses pairs élus.