Même les savonnettes font l'objet d'études, comme c'est le cas au niveau de l'université de Blida Le fruit du Sapindus, communément connu sous l'appellation vernaculaire «saboune el ghoula» (la savonnette de l'ogresse) va-t-il rendre nos eaux usées plus propres pour les réutiliser ailleurs sans aucune crainte ? La réponse semble être affirmative. En effet, selon les résultats préliminaires obtenus par le laboratoire de génie chimique de l'université de Blida, un taux d'élimination de 92,7% des deux colorants très toxiques contenus dans des échantillons d'eau usée issue du secteur du textile a déjà été obtenu. Cela constitue une première dans le domaine des bios adsorbants (épuration par voie biologique ou naturelle). Les deux colorants, le bleu de méthylène et l'éosine sont très toxiques pour les plantes et les eaux souterraines, d'où la nécessité d'élimination efficace de ces deux composants. Ce fruit originaire du Japon, ramené par les colons, est très abondant en Algérie, notamment dans la Mitidja, ce qui se présente comme une solution alternative très économiquement rentable comparée aux absorbants industriels comme le charbon actif ou l'argile ponté qui sont très coûteux. Selon les initiateurs de ce projet, le fruit de cette plante peut être réutilisé plusieurs fois dans les stations d'épuration pour obtenir des eaux usées réutilisables dans l'irrigation. Deuxième avantage de ce fruit magique : ses caractéristiques insecticides. Dans ce sens, la collaboration avec l'Institut d'agronomie de l'université de Blida est toujours en cours pour valider, via des résultats probants, ce métabolisme que les chercheurs appellent secondaire. Cette deuxième vertu est très importante dans le volet de la lutte biologique contre certains insectes nuisibles aux cultures maraîchères dans la Mitidja et ailleurs.Ces procédés dits bio sont certes à encourager, d'autant plus que leurs résidus, s'accordent à dire leurs concepteurs, sont biodégradables et facilement assimilables par la nature.