Des études ont démontré que, dès qu'il y a pompage illicite, la chute drastique de l'eau baisse. Les autorités locales, par le biais de la direction de l'hydraulique, et les services agricoles, sous l'œil vigilant des gendarmes, ont commencé avant-hier, au niveau de la commune de Melakou, 10 km à l'ouest de Tiaret, à détruire quelque 60 ha de terres destinées aux cultures maraîchères, pourtant interdites. L'entrée en lice du bulldozer pour retourner les champs en application d'un arrêté de wilaya, datant pourtant de mai dernier, intervient à quelques jours des primeurs. Cette destruction, la deuxième du genre cette année, intervient après celle de quelques hectares détruits à El Guetaïfa dans la commune de Sidi Abderrahmane et s'inscrit dans un contexte marqué par un rabattement sensible de la nappe qui constitue, par ailleurs, un champ de captage pour la source dite Mina. La démarche est dictée, selon les principaux responsables, dont le DSA et le DHW, par «des études ayant démontré que, dès qu'il y a pompage illicite, la chute drastique du précieux liquide chute». Et quelle chute ! De 10 000 m3/seconde en appoint à destination des 250 000 habitants de Tiaret et de Melakou, la Mina n'arrive à débiter que 2500 à 3000 m3 dès qu'il y a irrigation à l'aide de motopompes d'où l'urgence d'y mettre un terme au grand dam des agriculteurs, pour la plupart des sous-locataires d'EAI et d'EAC. Selon Abdelkader Mouici, directeur des services agricoles, «l'approche vise à promouvoir la céréaliculture et l'arboriculture moins consommatrices d'eau par rapport aux cultures maraîchères». Le directeur de l'hydraulique a tenu à rappeler, lui, que «les agriculteurs concernés ont été avertis suivant le procès-verbal du 3 mars dernier pour cesser de pomper dans une zone considérée dans la zone rouge», mais rien n'y fit, l'entêtement restait à l'égal de l'enjeu que constitue la bataille de l'eau. Je préfère, ironise Lakhal Lazreg, DHW, «ramener un bateau de pommes de terre qu'un celui rempli d'eau !» A bien voir l'évolution des choses, les agriculteurs, en dépit des remontrances et autres avertissements, «ont osé défier l'autorité» et un bras de fer semblait être engagé jusqu'à ce fatidique lundi où le respect de la loi impliquait le passage à l'acte, c'est-à-dire la destruction pure et simple des cultures (pommes de terre et oignons). A l'appui de leur volonté d'en venir à bout de cet affront, «les années 2009 et 2010 passées sans problèmes du fait de l'absence de cultivateurs dans les parages».