Au troisième jour, la grève générale illimitée se poursuit toujours au niveau de l'entreprise publique Gesi-Bat Annaba, une filiale du groupe des entreprises publiques de construction Grepco. Lors d'un meeting tenu, hier, au sein de l'entreprise, totalement paralysée, les travailleurs ont affiché leur fermeté quant à la poursuite de la grève jusqu'à satisfaction de toutes leurs revendications socioprofessionnelles. Ils ont même insisté sur une enquête qui, selon eux, révèlera les pratiques douteuses du staff dirigeant de l'entreprise, à leur tête le directeur général. «Si les services de sécurité enclenchent une enquête sur les dirigeants de notre entreprise, ils seront certainement choqués par les conclusions. A Gesi-Bat, tout est permis. De la dilapidation des biens de l'Etat, au détournement, en passant par la mauvaise gestion. Et le comble, il existe des employés qui sont contractuels depuis plus de 10 ans et perçoivent, en 2011, un salaire dépassant rarement les 12 000 DA, alors que des dirigeants habitent des duplex et roulent en grosses cylindrées», dénoncent les travailleurs rencontrés sur le lieu de la grève. «Après avoir donné son accord pour négocier avec la délégation représentant les travailleurs, la direction générale a préféré les poursuivre en justice», affirme Smaïl Kouadria, désigné par la fédération FNMMEE pour accompagner les négociations des travailleurs en l'absence d'un syndicat légitime. «Cette décision de revirement a suscité le mécontentement des travailleurs et a attisé leur courroux au point de menacer de lancer des actions suicidaires au niveau de la route nationale reliant la commune d'El Hadjar à celle de Sidi Amar», ajoute-t-il.