Même si l'intitulé des thèmes abordés durant les premières journées de réanimation de Jijel, organisées jeudi dernier à l'université de la ville, était purement scientifique, il n'en demeure pas moins qu'il a laissé plané des critiques eu égard aux lacunes qui empêchent l'émergence de bons réflexes dans les servies de réanimation. Nous citerons, à titre non exhaustif, quelques interventions. Le Pr. Adelhalmid Aberkane a indiqué qu'il y a d'énormes difficultés dans le secteur. Pour pallier les pénuries de médicaments, l'ex-ministre, auteur d'un exposé sur «La réanimation en Algérie: quelques repères», a préconisé de faire appel à d'autres réflexes par l'élargissement des connaissances afin de trouver la solution alternative. «Il y a toujours des produits alternatifs, même si par moment le médicament recherché est vital, comme c'est le cas de l'adrénaline, dont on ne peut pallier le manque, et qui fait actuellement défaut dans certains hôpitaux », nous a-t-il confié. Le Pr. Ouchatati, du service d'anesthésie réanimation chirurgical du CHU de Constantine, auteur d'une brillante communication intitulée «Le polytraumatisé: la triade létale», a déploré le manque d'organisation dans les services de réanimation pour améliorer la prise en charge des polytraumatisés. Il a critiqué le fait que les hôpitaux disposent de moyens plus complexes tout en manquant de choses simples. Dans le sillage des lacunes relevées, le Dr Nacereddine Sioual du service de réanimation de l'hôpital de Jijel, qui a communiqué sur l'«OAP cardiogénique», a souhaité la mise à la disposition des praticiens réanimateurs le BNP, un facteur indispensable à l'établissement du diagnostic différentiel entre une pneumonie et un oedème aigu pulmonaire (OAP). Auteur d'une intervention sur la prise en charge de la douleur aux urgences, le Pr. N. Grainat, du CHU de Batna, a indiqué que l'Algérie est classée au 96e rang mondial dans l'utilisation de la morphine. «La morphine est très peu utilisée; il faut disposer de toutes les molécules antalgiques pour traiter la douleur», a-t-elle martelé.