Fidèle adjoint de Vahid Halilhodzic dans son parcours en club comme en sélection, Bruno Baronchelli ne fera pas partie de l'aventure algérienne. L'ex-attaquant des Canaris nantais s'était déjà engagé avec son club de cœur, le FC Nantes Atlantique, quand le néo-coach des Verts a paraphé son contrat avec les Fennecs. Pour El Watan, l'homme qui connaît, sans doute, le mieux le Bosnien, nous livre son regard sur son ami et prédit la réussite de ce dernier. -Que vous inspire la désignation de Vahid Halilhodzic à la tête des Fennecs ? J'étais très content de savoir qu'il allait s'occuper de l'Algérie, bien que ce pays reste pour nous un mauvais souvenir avec cette élimination à la CAN. Cette sélection possède un vrai potentiel. Je pense qu'il fera du bon boulot. -Vous qui l'avez toujours assisté, quel type d'entraîneur est-il ? Il est très pointu dans son travail. Il connaît très bien son métier. Contrairement aux idées reçues, c'est très facile de travailler avec lui. C'est toujours très carré. Il sait où il veut aller et emmener son équipe. Il a une autorité naturelle et impose le respect par son charisme. Il suffit simplement de le suivre, car c'est un vrai guide. -Vous a-t-il sollicité pour l'épauler ? Il ne m'a rien proposé, car il savait que j'avais signé avec Nantes. C'est quelqu'un qui a des valeurs et qui est très respectueux des engagements des autres. -Il semblait pourtant réticent à s'engager dans cette aventure algérienne… C'est assez normal ! Cette équipe avait fait de bons résultats à la CAN et obtenu une qualification en Coupe du monde. Ensuite, elle a été en perte de vitesse. Il faut donc savoir pourquoi cette sélection en est arrivée là ? -Vahid a l'image d'un coach très rigoureux. Des problèmes de discipline sont apparus au sein du groupe Algérie. Estimez-vous qu'il aura l'autorité nécessaire pour imposer sa méthodologie ? Je n'ai aucune inquiétude sur autorité. On lui a collé cette étiquette d'entraîneur caractériel, mais si tout le monde est en phase avec ses souhaits, il n'y aura pas de souci. Je reconnais que de ne pas avoir les joueurs au quotidien, c'est toujours un peu plus compliqué quant à l'impact sur le groupe. -Comment travaille-t-il avec une sélection étant donné que ce n'est pas exactement la même fonction qu'en club ? En dehors des regroupements, il essaie d'être le plus présent possible en effectuant un gros travail en amont. Il est en contact avec les joueurs, les supervise, va les voir pour montrer qu'il s'intéresse à eux. Pendant les stages, il impose des règles de vie à respecter. -Qu'a-t-il retenu de sa première expérience en tant que sélectionneur de la Côte d'Ivoire ? Cela a été une grande déception de perdre en quart de finale face à l'Algérie et de ne pas pouvoir représenter le pays à la Coupe du monde. C'est quand même la compétition reine pour tout acteur du football. Cela a été très très dur. Il a su s'adapter à la culture africaine. Alors qu'en France il demande une grande concentration dans le bus pour aller au stade, en Côte d'Ivoire il laissait les joueurs danser ou chanter. Il n'est pas obtus ! -En Algérie, la venue d'un entraîneur étranger est mal perçue par certains observateurs, et la pression est énorme. Pensez-vous qu'il pourra réussir à qualifier cette équipe pour la CAN 2013 et la Coupe du monde 2014 dans un délai assez court ? C'est un homme capable de relever tous les défis. La pression lui donne la force d'avancer quand elle est inhibitrice pour certains. Il sera à 200% pour son équipe !