Les employés de l'Institut algérien de normalisation (Ianor) ont enclenché, le 26 juin dernier, une action de débrayage illimitée. Excepté le personnel d'encadrement et les contractuels, tous les travailleurs de cet établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) ont répondu à l'appel lancé par le syndicat de l'entreprise qui affirme avoir consommé toutes les possibilités d'un règlement de situation à «l'amiable» avec la direction. «Nous avons tenté plusieurs offres de dialogue avec la direction, laquelle a toujours remis en cause ses propres engagements», nous explique Amar Touhami, chef de file des syndicalistes de l'Ianor, joint par téléphone. Les travailleurs exigent l'application d'une nouvelle grille des salaires, une convention collective et un plan de travail en relation avec les œuvres sociales. Le malaise socioprofessionnel au sein de cet établissement ne date pas d'aujourd'hui. Un premier préavis de grève avait été déposé le 22 mai dernier après avoir introduit une doléance au niveau de l'inspection de travail, mais les deux actions ont été vite «désamorcées» par un appel au dialogue et à la concertation lancé par la direction de l'entreprise. «Après avoir introduit le premier préavis de grève, l'employeur est revenu à de meilleurs sentiments en appelant le syndicat au dialogue. Mais les engagements de l'employeur ont été remis en cause quelques jours seulement après la session de travail que nous avons eue avec la direction», détaille M. Touhami. D'après lui, les travailleurs ne croient plus aux promesses de la direction et ne demandent que l'application pure et simple d'une nouvelle grille des salaires. «Il y a des travailleurs à l'Ianor qui percevaient jusqu'au 1er mars dernier des salaires n'atteignant même pas le SNMG», a-t-il ajouté. Mais il précise que pendant 14 mois, «il y avait bel et bien des employés dont les rémunérations n'étaient pas supérieures au SNMG». Les employés se disent incapables de se prononcer sur la santé financière de l'Ianor puisque «ce genre d'information relève d'un secret curieusement entretenu».