Beaucoup de dépassements ont été enregistrés dans certaines communes, où de violentes émeutes ont eu lieu. La parenthèse est quasiment fermée depuis jeudi dernier sur la question cruciale de la distribution du logement social. Les différentes commissions de daïra ont jusqu'ici rendu publiques 22 des 23 listes d'attribution ciblant près de 2 400 bénéficiaires. Mila, à l'instar de quelques régions du pays, a connu son lot de joie, de frustration et d'émeute. Une bonne partie de l'opinion publique s'accorde à dire que «si des progrès certains ont été faits dans le traitement et la répartition équitable du logement il n'en demeure pas moins que beaucoup de déviances et détournements ont été enregistrés au niveau de certaines communes». La colère généralisée et l'intensité des émeutes ayant suivi l'affichage des listes controversées, notamment à Ferdjioua, Chelghoum Laïd, Tadjenanet et, à un degré moindre, Aïn Beïda Ahriche et Oued Athmania, en sont l'illustration saisissante. Au niveau de ces cinq localités, la vox populi est unanime à induire que «les membres influents des commissions de base, surtout les maires, persistent à favoriser vaille que vaille leurs proches et amis au détriment du principe d'équité et de loyauté envers l'ensemble de leurs concitoyens». La décision du wali de geler l'attribution des 201 logements sociaux de Ferdjioua, compte tenu de l'ampleur des manifestations et les graves rebondissements qui en ont découlé, en est la preuve édifiante. «Nous allons livrer une véritable traque aux indus bénéficiaires et nous procéderons à un quadrillage systématique pour assainir les listes suspectes», a-t-il (le wali) rassuré, en marge des travaux de la session de l'APW du 28 et 29 juin derniers. Mais, a-t-il précisé, «il appartient aux commissions de daïras concernées de remplacer les candidats dégommés, car la commission de recours de la wilaya ne dispose pas de prérogatives pour imposer x ou y». A ce juste propos, plusieurs personnes questionnées se disent méfiantes vis-à-vis de cette disposition, puisque, arguent-elles, «le principe est le même et rien ne dit que les commissions de base ne vont pas remplacer les intrus par leurs proches parents et les pistonnés».