S'il est vrai que le problème est partout dans les administrations du pays, à Béchar la bureaucratie s'y est installée d'une façon durable. Il y en a marre de la République des plantons», disait le ministre de l'Intérieur. C'était un peu pour résumer la bureaucratie qui existe au niveau de nos administrations. Daho Ould Kablia avait promis une rupture avec les anciens réflexes par la création d'un nouveau cadre relationnel basé sur l'allègement et l'harmonisation des procédures en direction du citoyen, simple administré ou investisseur potentiel. Toutefois, il ne manquera pas de préciser qu'il n'y a pas de baguette magique pour que la situation soit maîtrisée du jour au lendemain. L'annonce des mesures d'allègement pour le retrait du certificat de nationalité, faite il y a deux mois par le ministère de l'Intérieur, n'a produit jusqu'ici aucun effet positif sur le citoyen. Au contraire, la bureaucratie se renforce. Mais la question qui se pose est la suivante: existe-t-il réellement une coordination et une concertation entre le ministère de l'Intérieur et celui de la Justice ? Apparemment non. Un citoyen, qui s'est présenté au guichet du tribunal de Béchar pour retirer deux certificats de nationalité pour ses deux enfants, s'est vu exiger la production, pour chacun d'eux, un acte de naissance de l'intéressé, du père, et du grand-père dont il ne disposait que d'un seul acte pour obtenir les deux certificats. En plus, la date d'établissement de l'extrait de naissance du grand-père ne devrait pas dépasser les trois derniers mois. Encore une aberration, comme si la situation juridique d'un grand-parent décédé devrait changer au bout de trois mois ! Le citoyen essaie d'expliquer au guichetier du tribunal son impossibilité de se déplacer à 1200 km de Béchar pour retirer l'extrait d'acte de naissance exigé et que, raisonnablement, un seul suffit pour le retrait des deux certificats. Ses écrits, assure-t-il, pour contacter la commune éloignée, sont restés lettre morte. Niet ! Il faut pour chacun de ses enfants un dossier. La réglementation est toujours inchangée. Outré, le citoyen explique à qui veut l'entendre que dans les pays évolués les gens nés même de parents inconnus n'ont pas de problème de nationalité, alors que chez nous il faut engager non pas une seule réforme mais plusieurs, car la bureaucratie empoisonne l'existence des administrés.