La forêt de Yakouren dépérit d'année en année en raison de l'exploitation effrénée des marchands de bois, ainsi que la prolifération des décharges sauvages. La dense forêt du Tamgout, l'un des plus grands massifs forestiers d'Algérie, est en train de dépérir inexorablement sous les coups de boutoir des coupeurs de bois de chauffe pour l'hiver, de concepteurs de pieds-droits en construction, et des incendies estivaux, se produisant souvent en des journées où l'ardeur caniculaire est plus intense. Ces actes sont assurément volontaires et criminels, avouent des riverains au fait de la situation dans cette région. Aujourd'hui, avouent les riverains de ce majestueux mont, culminant à près de 1500 mètres d'altitude, les millénaires chênes verts et chênes-lièges du Tamgout, qui avaient résisté même au napalm des avions de l'armée française durant la guerre de libération nationale, sont en train d'être décimés, impunément, sur de vastes surfaces, notamment du côté ouest de ce massif relevant de la commune d'Aghribs, sur le versant des Aït Jennad (Ibsekryene, Aït Ouchene, Ighil Lakhmis, etc. Si rien n'est fait pour arrêter cet «élan de destruction massive» du bois de Tamgout, un patrimoine forestier constituant un écosystème à cette partie du nord de l'Afrique méditerranéen, c'est toute cette vaste futaie d'Algérie, s'étalant sur plus de 3800 hectares, qui risque de connaitre le sort qu'aucun humain sain d'esprit ne lui souhaiterait, à savoir sa disparition. Les déboisements opérés en plusieurs endroits de cette forêts par des coupes et des incendies criminels, ont entraîné, lors des pluies torrentielles de l'hiver et surtout du printemps passé, de sérieux éboulements de roches et de bancs entiers de terre, charriés par les eaux pluviales jusqu'aux portes des villages en aval (Agraradj, Tamassit, Ibsekryene…). Tout visiteur dans la localité de Yakouren est surpris par la prolifération des décharges sauvages le long de la RN12, en pleine forêt. Dans le souci de protéger et de sauvegarder le reste de ce patrimoine, nécessitant, à vrai dire, un classement comme réserve mondiale de la nature, à l'image du parc national du Djurdjura, les autorités locales ont, à diverses occasions, attiré l'attention et du citoyen et des pouvoirs publics quant au risque de voir se décimer, parcelle par parcelle, tout ce patrimoine faunistique et floristique, dont la richesse n'a pas d'égale. Les autorités locales, les services des forêts dans la région, ainsi que les comités de villages environnants, nourrissent depuis des années l'idée de mener des opérations de volontariat pour le reboisement des parties ayant connu plus de dévastation de par des incendies et autres défrichements illicites, mais l'insécurité qui pèse sur cette région à vocation touristique indéniable, ne permet plus ce type d'actions. Depuis les décennies 1990, même le liège de réputation qu'elle produisait dans les années 60-70, n'est plus récolté.