Les locaux à usage professionnel, dont la réalisation a suscité des réactions indignées de la part de résidants qui voient leurs terrains verts disparaître, suscite après leur réalisation les convoitises des notabilités locales qui essaient d'y faire main basse, sans que les autorités de la wilaya décident de réagir. Le wali d'Alger, Mohamed Kebir Addou, a nié l'existence de noms de proches de responsables sur la liste des bénéficiaires de «locaux du Président» à Bir Mourad Raïs. Les résidants de la commune qui ont ébruité l'affaire assurent que le wali n'est «pas au courant des dessous de l'opération de distribution». «La liste publiée en deux temps contient des noms d'enfants et de proches de responsables locaux (voir fac similé ci-contre). Ils sont inscrits noir sur blanc. Pis encore, nous avons constaté après coup que quatre noms de bénéficiaires n'ont pas été affichés. Pour quelle raison ? On l'ignore. Seraient-ils des noms de personnalités connues sur la place d'Alger ? Les locaux attirent toujours les convoitises», relève un habitant. «On ne sait pas quelle suite sera réservée à cette liste, c'est le silence radio à l'APC et à la wilaya déléguée de Bir Mourad Raïs», assure cet habitant, qui trouve qu'il y a «une complicité» pour étouffer l'affaire qui risque d'éclabousser plusieurs responsables locaux, et même des autorités haut placées. Contacté lors d'un ancien entretien, le président d'APC nous a assuré sans plus que la liste des bénéficiaires était «provisoire». D'autres wilayas déléguées devaient se charger de la distribution des locaux. Dans les communes de Baraki, ces locaux n'ont, semble-t-il, pas trouvé preneurs, assure un élu qui participe à la commission de distribution au niveau de la circonscription administrative. Le programme a connu un retard en raison de l'absence d'assiettes de terrain et de l'inexistence de réseaux (gaz, électricité, AEP). Des locaux ont même été réalisés, mais ils ne sont pas toujours occupés, les bénéficiaires de l'Ansej n'ont pas lancé leurs projets. «Des sommes d'argent ont été versées aux bénéficiaires qui ont un projet en tête : la harga (émigration). Les jeunes qui bénéficient de ces sommes ne sont pas contrôlés. L'Etat doit savoir où vont toutes ces sommes.» Le wali a annoncé, lors d'une session de l'APW, tenue dernièrement, que 1800 locaux seront distribués dans les prochains jours.