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En Grèce, nous avons combattu pendant quarante ans pour la démocratie
Etros Markaris. Romancier et scénariste grec
Publié dans El Watan le 08 - 07 - 2011

Pétros Markaris, 74 ans, a écrit plusieurs scénarios de films au célèbre cinéaste Théo Angelopoulos. Il s'agit, entre autres, du Voyage des comédiens, Le Regard d'Ulysse, L'Eternité et un Jour (Palme d'or au Festival de Cannes en 1998) et la Poussière du temps. A 57 ans, il a commencé à écrire des romans policiers créant le personnage de Costas Charitos. Pétros Markaris a déjà écrit une demi-douzaine de cette série qui semble plaire au public : Une Défense béton, Le Che s'est suicidé, Publicité meurtrière, etc. Les livres du romancier sont traduits en 14 langues et publiés dans une vingtaine de pays. Pétros Markaris a traduit de l'allemand au grec des œuvres de Bertolt Brecht et Johann Von Goethe. En juin dernier, il a participé à la rencontre des écrivains algériens et européens, organisée par la délégation de l'Union européenne à Alger.
- Comment était ou est votre travail, en tant que scénariste, avec le grand cinéaste Théo Angelopoulos ?

Théo Angelopoulos est un ami de quarante ans. Je l'ai connu en 1971. Nous avons travaillé ensemble pour sept scénarios. Vous savez quand vous avez une relation étroite entre le réalisateur et scénariste, il est facile de trouver une solution. Mais, il est important d'avoir des disputes et des divergences d'opinions aussi. C'est souvent ce qui se passe entre nous. Souvent Théo dit : «Je n'aime pas ça !». Il est perfectionniste. Il a toujours ce souci de faire mieux. Aussi, souvent on s'accroche sur certaines questions ou certains aspects du récit. Parfois, je prends un peu mes distances pour savoir ce que le cinéaste veut. Mon travail c'est d'abord le roman. Je ne m'attends pas à être un grand écrivain parce que j'écris des scénarios pour Théo Angelopoulos. Cependant, j'essaie toujours de comprendre quel est le but du cinéaste. Que veut-il exprimer à travers l'histoire ? Il y a toujours une volonté d'avoir un regard objectif.

- Vous avez donc modifié des scénarios au fur et à mesure…
On change souvent. Théo est toujours prêt à recommencer l'écriture du scénario et y introduire de sévères correctifs. J'aime beaucoup cela ! Les cinéastes adorent parfois crier : «Ne touchez pas, c'est mon idée !» Ce n'est pas le cas avec Théo. Il y a des possibilités de changer les choses avec lui…

- Quel a été le scénario le plus difficile avec lui ?
Le Regard d'Ulysse (film sorti en 1995, Grand Prix au Festival de Cannes, ndlr). L'histoire est très compliquée et très sensible. Théo voulait tourner le film à Sarajevo pendant la guerre civile en ex-Yougoslavie. Je lui ai dit : «Tu es fou !» Son épouse est venue me voir pour me supplier de le dissuader de partir. Un jour, il m'a dit qu'il avait reçu l'autorisation d'aller à Mostar (ville de Bosnie-Herzégovine). A l'époque, nous n'étions qu'à moitié du scénario. Il m'a répondu que c'était maintenant ou jamais. Il est finalement parti à Mostar et appelait chaque soir au téléphone. Il voulait à chaque fois modifier le scénario. C'était l'enfer ! Mais, c'était intéressant. Quand j'ai vu le film, c'était parfait. Il y a plus d'un mois, nous avons finalisé notre nouveau scénario. Théo envisage de commencer le tournage en novembre prochain. Il s'agit d'une histoire moderne sur les migrants pendant la crise.
- Comment évolue le cinéma grec actuellement ?
Ces dernières années, de nouveaux réalisateurs ont émergé et font des films fascinants. Nous avons connu une crise du cinéma jusqu'à 2008. La situation est en train de reprendre. Aujourd'hui, les sujets politiques, qui étaient abordés par ma génération et celle de Théo, ont disparu. On s'intéresse aux relations familiales, au rapport homme-femme…

- Des thèmes repris par la littérature ?
C'est un peu différent. Le féminisme est très présent dans la littérature grecque actuelle. Il y aussi le problème des migrants et d'autres sociaux (…) Pendant ces dix dernières années, la littérature grecque est devenue plus européenne. Auparavant, cette littérature appartenait plus aux Balkans. Il y a une transformation et une orientation vers les problèmes de l'Europe, surtout ceux de l'Europe du Sud. Pas les problèmes de l'Allemagne, mais ceux de l'Italie, de l'Espagne… Pour la littérature arabe, il existe en Grèce des traductions d'Amin Mâalouf et de Nadjib Mahfoud. Ces dernières années, je me concentre sur le polar. Le polar est le roman social et politique de notre époque. J'écris le polar pour continuer à écrire sur la politique. En 1986, l'attentat qui a coûté la vie à Olof Palme a créé le polar suédois. La chute des régimes socialistes est-européens en 1989 a créé le roman politique moderne. En Europe, on a toujours connu le roman policier d'Agatha Christie. En Amérique, la tradition de ce genre de roman est plus ancienne. Si vous lisez les romans de Manuel Vázquez Montalbán ou d'Andrea Camilleri, ce sont des textes sociaux et politiques. En Grèce, il y a un public pour le roman noir et le polar. Une dizaine de jeunes auteurs grecs s'intéressent à ce genre littéraire.

- Vous avez sûrement suivi les révoltes dans le monde arabe, qu'en pensez-vous ?
Ces changements dans le monde arabe sont positifs. La transformation vers un système libre et démocratique doit être interne. Elle vient du peuple. On ne peut pas exporter la démocratie. Les Européens et les Américains ont commis une faute en pensant qu'ils peuvent exporter la démocratie vers l'Irak ou vers l'Afghanistan. La transition démocratique prend du temps. La Grèce et la Turquie ont connu ces situations. En Grèce, nous avons combattu pendant quarante ans pour la démocratie. Ce n'est pas une transformation facile.

- La Grèce connaît actuellement une grave crise économique. Comment votre pays va s'en sortir ?
Je ne sais pas ! Il n'y a pas de réponse facile à cette question. Cela dépend autant de l'Union européenne que du pays lui-même. Les choses peuvent s'améliorer rapidement si le pays accepte des mesures sévères. Mais si le pays proteste et refuse ces mesures, la situation va durer longtemps. Malheureusement, il n'y a pas d'alternative. Les Grecs doivent se préparer à vivre une vie plus difficile avec une qualité moindre…


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