Une cinquantaine de familles vivent sous la menace de l'amiante depuis plus de deux décennies. Les avertissements réitérés des habitants n'ont pas trouvé une oreille attentive auprès des décideurs. Les familles occupant la base vie de l'entreprise nationale des détergents (ENAD), actuellement Henkel Algérie, ne voient pas le bout du tunnel quant à la régularisation de leurs chalets respectifs. Ces derniers leurs ont été cédés à titre de logements de fonction avant que l'entreprise ne se désiste en faveur des résidents. A cet effet, les requêtes répétitives transmises à l'APC sont restées lettre morte. Les habitants, cadres et travailleurs actifs ou retraités, n'arrivent pas à comprendre la fuite en avant des conseils communaux concernant la régularisation de ces logements en préfabriqué. «Le problème est gérable, d'autant plus que les maisons sont amorties et l'assiette foncière sur laquelle sont érigées lesdites habitations est passée sous patrimoine communal en 1987 (copie du transfert de propriété à l'appui)», a assuré un cadre résident. Des habitants munis de pièces justificatives ont pris contact avec notre rédaction pour exposer leur cas. Ils attendent, ont-ils indiqué, l'«éventualité d'une vente des terrains d'assiette sur la base d'un plan de masse de la cité qui astreint les auto-constructeurs à respecter les critères d'urbanisme en vigueur». Les concernés n'ont eu de cesse, par le biais de leurs nombreuses pétitions, de lancer un véritable S.O.S en direction des APC qui se sont relayées à la tête de la municipalité pour attirer leur attention sur la situation précaire qu'ils endurent et la dégradation avancée de leurs chalets. «Nous sommes lassés des fausses promesses et des engagements jamais suivis d'effet», ont-ils déploré. Alerte à l'amiante Les pouvoirs publics ne semblent pas mesurer l'ampleur du danger de l'amiante qui plane sur les riverains. Surtout que la durée de vie de ces baraques, construites à base d'isolant amianté, est largement consommée. Si des drames venaient à se produire, personne n'oserait dire que les autorités locales, à commencer par l'APC, n'étaient pas au courant. D'où la question qui taraude les riverains : pourquoi les APC passées et présentes tergiversent-elles à engager une procédure légale de cessation de l'assiette foncière au profit des intéressés ? A qui profitent ces louvoiements alors qu'il y a péril en la demeure ? Les habitants de la cité des Frères Chertioua de Mila, qui se sont soulevés au mois de mars dernier contre la dégradation de leur condition de vie sociale, aggravée par la détérioration effrénée de leurs chalets, en savent quelque chose. Selon les témoignages concordants des habitants, «10 et 12 personnes sont mortes en 20 ans des suites du cancer et de l'asthme». Ce qui conforte, au demeurant, la terrible thèse que cette histoire d'amiante est une véritable épée de Damoclès au-dessus de la tête les résidents. Pourtant, une fois le calme revenu, ladite cité (Frères Chertioua) a bénéficié de toute l'attention des autorités de la wilaya. Une commission, a-t-on appris de source sûre, a été instituée illico presto à l'effet de trouver un terrain d'entente pour la régularisation des 108 barques en question et pour que le dossier évolue dans le bon sens. Faut-il dès lors que les occupants de la base vie de Chelghoum Laïd et bien d'autres cités de ce genre fomentent des troubles ou qu'il y ait mort d'homme pour que les pouvoirs publics prennent en charge des revendications somme toute légitimes ?