Henkel Algérie a fêté hier ses dix ans de présence en Algérie, une tranche de vie faite de réussite. Au commencement, c'était un accord de partenariat Henkel-Enad (60/40%). C'était en 2000. Henkel reprendra par la suite deux unités de l'Enad : l'usine de Réghaïa et celle d'Aïn Témouchent. Il mettra sur la table quinze millions de dollars d'investissement. En 2003, l'unité de Réghaïa se spécialise dans la fabrication de liquides (produits de vaisselle, entre autres). En 2004, Henkel rachète les 40% détenus par l'Enad. «Henkel Algérie» est née. La création de cette entreprise de droit algérien, Michel Katlama, manager général, aujourd'hui à Henkel Algérie, s'en réjouit. Il s'exprimait hier lors d'une conférence de presse qu'il animait à l'hôtel Sofitel. Il a fait le bilan de dix années d'activité de Henkel en Algérie. De 2000 à 2009, Henkel Enad et Henkel Algérie ont investi trente millions d'euros. L'entreprise réussit même à placer des produits (détergents et colles) sur le marché tunisien. Elle en a exporté en 2009 pour 956 milliards de dinars. C'est 10% du chiffre d'affaires, note le manager général de Henkel Algérie. La société dispose d'une filiale en Tunisie et n'a pas rencontré de difficultés à pénétrer ce marché, explique-t-il. Henkel a commencé par exporter des produits semi-finis (en 2008), puis les produits finis (en 2009). Avant de se lancer dans les exportations, Henkel Algérie s'est fait certifier ISO 9001 et ISO 14001. L'entreprise ambitionne de développer sa position de numéro un sur le marché des détergents et de devenir acteur majeur sur le secteur de colles. Michel Katlama avance que l'Algérie est le marché le plus concurrentiel de la région maghrébine. Il est des pays où on trouve deux, trois ou quatre opérateurs qui interviennent sur les détergents. En Algérie, il y en a beaucoup. Du coup, la concurrence est forte, juge-t-il. Il dit avoir la conviction qu'on puisse progresser dans les segments détergents et colles. Poussant ses ambitions plus loin, Henkel veut pénétrer le marché des insecticides. En 2015, il projette d'en devenir numéro deux à l'échelle mondiale. Henkel Algérie travaille à la mise sur le marché d'aérosols, un produit qu'il sous-traitera avec un privé national. Pastilles, appâts pour cafards, gel pour mouches, Henkel va en importer et les commercialiser sur le marché algérien. Pour ce qui se rapporte aux mesures prises par les autorités dans le cadre de la loi de finances complémentaire 2009, M. Katlama a déclaré : «Nous n'avons pas à nous prononcer sur ces dispositions» et d'ajouter : «Henkel a mis en place toutes les procédures internes pour nous y adapter.» Il a ajouté cependant que l'environnement n'était pas prêt à appliquer, en un court laps de temps, de telles mesures. Il reconnaît : «On a eu des difficultés pour nous approvisionner, au départ.» «Mais, a-t-il ajouté, Henkel Algérie a surmonté totalement ces problèmes, aujourd'hui.» Y. S.