La rentrée universitaire à l'USTHB (Alger) se présente, comme dans la majorité des autres universités, dans des conditions plus critiques que les années précédentes, selon le Conseil national des enseignants du supérieur section CNES. La dégradation des conditions de travail ne cesse d'empirer en dépit du discours qualifié d'« optimiste » de Rachid Harraoubia, ministre de l'Enseignement supérieur. 5000 nouveaux étudiants rejoindront l'USTHB où il a été constaté « une détérioration des conditions socioprofessionnelles des enseignants ». Dans un document de la section, il est rapporté : « Face au déficit de 23 500 enseignants à l'échelle nationale l'augmentation de la charge des heures complémentaires à 12 heures représente la solution par laquelle le pouvoir veut consolider sa politique de dépermanisation de l'enseignant pour en finir avec toute idée d'un statut spécifique de l'enseignant-chercheur et pour précariser le métier d'enseignant universitaire. » L'université algérienne vit un marasme total. La médiocrité a laissé peu de place à la réflexion, à l'analyse et à la transmission des connaissances scientifiques de manière à favoriser l'éclosion des idées neuves et le développement des aptitudes professionnelles. Le CNES qualifie la situation de dramatique, car « il ne reste plus de place pour la recherche et l'enseignement. L'université est devenue un vaste marché d'heures complémentaires soumis à une concurrence généralisée. » La section du CNES-USTHB appelle ainsi les enseignants à la tenue des assemblées générales par faculté et institut du 1er au 8 octobre 2004 pour discuter des formes d'action à entreprendre pour faire aboutir les revendications. Les universités sont en effervescence et la tension risque de monter d'un cran si le ministre ne fait pas un geste concret pour rassurer, mais surtout pour susciter la confiance, au-delà de toute tactique ou manœuvre politiciennes. L'Union nationale des étudiants algériens (UNEA), proche du FLN, a exprimé également dans un communiqué son inquiétude vis-à-vis des conditions déplorables de prise en charge des étudiants par l'Office national des œuvres universitaires (ONOU). Les étudiants qui ont passé les examens de rattrapage ont été mal reçus dans les cités universitaires. « Les gérants de cette structure sont accaparés par de faux dilemmes tels que la mixité »