49 ans après l'indépendance de l'Algérie, les harkis veulent se réinviter dans la campagne pour l'élection présidentielle de mai 2012. Ainsi la Coordination nationale des harkis veut interpeller Nicolas Sarkozy. En mars 2007, tout à ses promesses à l'emporte-pièce il avait dit : «Si je suis élu président de la République, je veux reconnaître officiellement la responsabilité de la France dans l'abandon et le massacre des harkis… » Les anciens supplétifs de l'armée coloniale n'ont rien vu de concret sur ce plan-là. Ils prévoient une grande manifestation au départ de Montpellier le 22 août, avec arrivée à Paris le 25 septembre. Cette histoire est bien entendu strictement franco-française, mais elle donne à réfléchir. Ainsi, s'attachant désespérément à l'idée d'une reconnaissance même tardive de l'Etat français, une association vient d'être créée : «Harkis aveyronnais, les Oubliés de France». Leur première opération a été une opération péage gratuit à Millau (Aveyron) sur l'autoroute A 75. Est-ce que cela ouvrira les vannes des dupes de l'Histoire ? Pas sûr. Pourtant la vice-présidente de l'association garde une mémoire très sélective, réclamant «une loi qui reconnaît toutes les méprises du gouvernement à l'égard des harkis et pieds-noirs». Aucun mot, selon La Dépêche du Midi, sur la reconnaissance des crimes coloniaux qui ont redoublé entre 1954 et 1962. L'association oublie que les Algériens ont été déchus de leurs droits, spoliés, massacrés, humiliés. Bientôt 50 ans après la fin de la colonisation, il serait temps de replacer la barbarie coloniale dans sa réalité de broyeuse d'individus. Sinon, en 2012, pour le 50e anniversaire, on va ressasser des plaintes dépassées.