Les jeunes de la commune de Sidi Amar, à une centaine de mètres du complexe sidérurgique Ispat El Hadjar et à 12 km du chef-lieu de la wilaya de Annaba, ont réoccupé la voie publique hier dans la matinée. Il n'y a pas eu de cocktails molotov certes, mais des barrages ont été, encore une fois, érigés et des pneus allumés afin de paralyser toute l'activité sociale et économique. Ce qui a nécessité la mise en alerte maximale des éléments anti-émeute. Les contestataires appelaient au dialogue avec les autorités locales pour solutionner le problème du transport des enfants scolarisés des différentes localités de Sidi Amar. Pour la deuxième fois en l'espace d'un mois donc, la violence a de nouveau surgi dans cette commune. Très en colère, les jeunes ont une nouvelle fois secoué les principales artères et quartiers de cette grande commune. Hier, les écoliers ne se sont pas limités à sécher les cours et à piétiner les cartables de mauvaise qualité qui leur ont été remis à titre gracieux. Il s'agissait beaucoup plus d'une révolte des fils qui succédait à celles des pères et frères aînés survenues fin août. Les uns revendiquaient un transport régulier pour leur permettre de rejoindre leurs écoles, d'autres un poste de travail et les plus âgés une vie décente. « Je suis le père du petit qui est mort lors des émeutes du 28 août 2004. Pour essayer d'en savoir plus sur les circonstances et situer les responsabilités à l'origine de ce décès, j'ai pris contact avec le président d'APC. Bien que ce dernier m'ait conseillé de ne pas constituer un avocat pour défendre mes droits et que son institution se chargera de toute la procédure, je ne vois rien venir. Je comprends tout le désespoir de ces jeunes chômeurs et lycéens qui viennent de loin pour leur scolarité », a affirmé Menasria, père de Mohamed Lamine. En présence des autorités locales de cette commune et de la daïra d'El Hadjar, dont elle dépend administrativement, les représentants des jeunes manifestants ont demandé l'application de mesures urgentes pour la solution de leur problème de transport intercommunal, un quota d'emplois à Ispat exclusivement réservé aux chômeurs de Sidi Amar et une aide financière pour la création de microentreprises pour ceux confrontés à un chômage chronique.