L'opérateur public a besoin d'une impérieuse mise à niveau pour jouer un rôle plus important dans la promotion du tourisme interne et du réceptif. Le gouvernement a décidé de sauver du naufrage l'ONAT, premier tour-opérateur d'Algérie. En effet, il a donné son accord, à travers le CPE, pour que les banques lui accordent des facilités sous forme de taux bonifiés à hauteur de 2 milliards de dinars. Une convention a été signée dans ce sens entre les banques et Gestour. L'information a été rendue publique, hier, par M. Sakhri, DFC de l'ONAT, lors d'une assemblée générale tenue à la centrale syndicale de l'UGTA. Il voulait, à travers cette annonce, tranquilliser les travailleurs qui sont montés au créneau pour exprimer des doutes sur l'avenir de l'entreprise. Dans ce contexte, des voix se sont élevées pour dénoncer la situation dramatique que vit l'unité de transport (UMT) et la dégradation avancée des différentes agences. Cette enveloppe permettra ainsi à l'entreprise publique de se redéployer, de relooker ses structures de vente et de contact avec sa clientèle et de moderniser son fonctionnement. Il faut soigner tout particulièrement la mise en scène et les destinations que l'agence veut mettre en avant. DEVELOPPER LE TOURISME INTERNE L'objectif, à moyen terme, est de développer le tourisme interne à destination des Algériens et, dans un seconde étape, attaquer le réceptif (ramener des touristes étrangers). Il faut dire que l'ONAT, qui emploie quelque 300 travailleurs à travers le territoire national, est, ces dernières années, en perte de vitesse. Les agences de voyages privées lui mènent une concurrence frontale. L'opérateur a particulièrement souffert cette saison, notamment pour le tourisme du Grand Sud. Les restrictions imposées par les services de sécurité et la menace qui plane sur le Sahel (enlèvements, instabilité) ont réduit l'activité touristique et ont jeté dans le désarroi des pans entiers de la population qui ne vivent que du tourisme. Des agences inactives Larbi Masbah, de l'agence de Djanet, a même avoué que cette année «l'activité est quasi morte et ce sera probablement le cas la saison prochaine». A telle enseigne que des rumeurs ont circulé sur la fermeture pure et simple de la structure. Une rumeur démentie par Tahar, directeur commercial de l'ONAT, qui affirme qu'«aucune décision n'a été prise dans ce sens». UNE AIDE POUR L'EMPLOI La démarche de l'Etat a été de demander aux 17 entreprises publiques du portefeuille de Gestour d'établir un plan de mise à niveau pour bénéficier de crédits à taux bonifiés. La mise en avant de la destination Algérie passe nécessairement par une modernisation des hôtels aux standards internationaux, notamment ceux qui prévalent au niveau du Bassin méditerranéen. Il ne s'agit pas d'embellissement ou de réhabilitation conjoncturelle et approximative. Si l'Etat vient au secours de l'ONAT, c'est qu'il y a un enjeu majeur : préserver les postes d'emploi, mais aussi donner un sens concret au plan qualité-tourisme. Il veut aussi renforcer le rôle de cette agence de voyages dans la chaîne touristique. L'agence de voyages a aussi intérêt à rechercher de nouveaux marchés et à diversifier ses produits. Le marché du pèlerinage et de la omra reste très restreint ; l'ONAT doit s'ouvrir sur de nouveaux horizons.