- Linde Gas Algérie, qui détient 66% du capital de l'Entreprise nationale des gaz industriels (ENGI), est secouée dans l'une de ses unités de production par un mouvement de protestation. Quelle est la nature de cette action ? Linde Gas Algérie est une entreprise algérienne et citoyenne qui a versé à l'Etat algérien 250 millions de dinars de dividendes pour l'année 2010. L'entreprise fait travailler environ 600 employés, dont 597 Algériens. C'est dire que l'entreprise assume pleinement ses engagements et s'affaire à mettre en œuvre un énorme plan d'investissement afin de répondre aux besoins du marché national en approvisionnant, entre autres, les hôpitaux et les cliniques en gaz médicaux. C'est pourquoi je n'arrive pas encore à saisir la réaction de certains travailleurs qui refusent de comprendre que nous sommes une entreprise algérienne qui œuvre pleinement pour le développement de l'industrie en Algérie. Linde Gas Algérie est née d'une reprise du capital de l'ENGI à hauteur de 66%. Nous avons essayé de négocier, bien sûr, avec cette frange de grévistes, mais nous sommes parvenus à la conclusion suivante : ces travailleurs n'ont pas de doléances nide projets sérieux. Ils revendiquent le changement du directeur de notre unité de production de Réghaïa et du directeur de Linde Gas Algérie pour la région Centre. Encore une fois, je tiens à saisir cette opportunité pour rappeler que les questions en relation avec la gestion de l'entreprise relèvent des prérogatives de la direction. Je pense qu'il y a des restes de l'ancien système de gestion dans cette démarche. Je pense aussi qu'il y a de petits intérêts malsains derrière cette manifestation. Maintenant si les travailleurs pensent qu'il y a un problème d'ordre salarial qui se pose, je peux vous dire que le plus bas salaire de l'entreprise, est de l'ordre de 39 000 DA. A vous de faire un comparatif avec d'autres entreprises. - Les choses sont-elles rentrées dans l'ordre aujourd'hui ? Les travailleurs redoutent la fermeture pure et simple de l'unité de Réghaïa… Nous croyons dur comme fer qu'il ne s'agit que d'une période difficile que traverse l'entreprise. La décision de rénover l'unité de Réghaïa est un projet qui s'inscrit dans le cadre d'une stratégie globale de Linde Gas Algérie qui procède présentement à la restructuration et à la rénovation totale des sites de production de Réghaïa, d'Arzew et de Skikda. Il ne s'agit aucunement donc d'une volonté de l'entreprise de fermer l'unité de Réghaïa, comme cela a été rapporté, mais il est question tout bonnement de transférer la production d'acétylène de l'unité de Réghaïa vers celle de Bouira. Nous essayons de faire face de manière responsable et légale à cette action de protestation des travailleurs de l'unité de Réghaïa. Mais j'avoue tout de même que l'image de la société a été affectée. C'est pourquoi nous avons pris des mesures conservatrices des sanctions en attendant la décision des tribunaux. Mais en vérité, ce mouvement a été déclenché par les huit employés de l'unité acétylène de Réghaïa. Au 29 juin, quatre sont partis en retraite et aux quatre autres, nous avons proposé de rester sur le site dans une autre structure de production avec exactement les mêmes avantages salariaux dont ils bénéficient aujourd'hui. Alors, nous ne comprenons pas que pour si peu on bloque l'entrée de l'unité et on déclenche une grève, sauf s'il y a des intérêts cachés dont nous ne connaissons pas la nature. - L'engagement financier avec l'Etat algérien consiste à investir 50 millions d'euros à l'horizon 2012. Parlez-nous en quelques mots des investissements de Linde Gas Algérie. Je tiens à vous préciser d'abord que notre objectif premier consiste à répondre et à mettre à la disposition des structures de la santé un gaz médical suffisant en couvrant la totalité des besoins nationaux en matière de gaz industriels, avec des ambitions à l'export. Pour ce faire, d'importants moyens ont été déployés pour honorer nos engagements. Des investissements importants ont été consentis, d'autres le seront pour renouveler et rénover le parc industriel et le réseau d'unités dont dispose Linde Gas Algérie. Nos efforts se sont matérialisés en 2011 par un investissement estimé à 30 millions d'euros et une bonne performance commerciale et financière. Les ventes de l'entreprise ont connu un bond de 20% en 2011 comparativement à l'exercice écoulé. A moyen et court terme, Linde Gas Algérie entend dépasser les montants inscrits lors de la conclusion du contrat d'investissement avec l'Etat algérien, dont le montant fixé était de l'ordre de 50 millions d'euros sur cinq ans (2008-2012). Nous allons atteindre sans trop de peine les 64 millions d'euros d'investissements. Nous sommes d'ailleurs en train de mettre en place une nouvelle unité de production de gaz de l'air à Réghaïa et une unité de production d'oxyde d'éthylène. Nous envisageons de doubler la production en CO2 grâce à la réalisation, dans les mois à venir, de deux nouvelles unités à Réghaïa et à Arzew. L'entreprise va réceptionner d'ailleurs environ 16 citernes à gaz de l'air et 7 citernes de transport de CO2 en vue d'augmenter les capacités de stockage et de transport. Nous envisageons aussi d'augmenter nos capacités de production d'azote à Hassi Messaoud, et de fiabiliser la production du gaz anesthésiant, etc. C'est dire que Linde Gas Algérie inscrit à son compte comme objectif la diversification de sa gamme de produits et services, mais surtout l'augmentation de la production afin de pouvoir s'investir dans l'exportation. Nous entendons investir aussi dans d'autres services, à l'instar du homecare, le photovoltaïque, les gaz thérapeutiques, les gaz mélange que nous importons jusqu'ici. Nous allons nous investir aussi dans la maintenance préventive et la modernisation et la standardisation des structures de production. Nous envisageons également de racheter certains fournisseurs de CO2 et mettre en place des centres de distribution afin de mieux nous rapprocher du client. - Nous croyons savoir qu'un projet est actuellement en négociation entre Linde Gas Algérie et Sonatrach… Effectivement, nous avons eu les premiers contacts avec les responsables de Sonatrach. Nous espérons développer rapidement l'aspect technique du projet qui consiste à récupérer les fumées du GNL pour que nous puissions les traiter et les injecter dans les stations de dessalement d'eau de mer en tant que produit fini de CO2.