Que vous veniez du Sud ou du Nord, tous les chemins mènent au même endroit: le quartier Dubaï, véritable bazar sans vitrine où tout s'achète et se vend comme à la parade. Les visiteurs se comptent par centaines; ils viennent d'un peu partout au vu des plaques minéralogiques des véhicules en stationnement. En quête de bonnes affaires, ils n'hésitent pas à affronter ce soleil de plomb qui sévit en cette période estivale. Parmi les nombreux visiteurs que nous avons pu observer, les gens du Sud, notamment ceux de Bechar, Laghouat, Biskra, M'sila, Djelfa etc., sont les plus nombreux et à vrai dire les mieux organisés pour faire leurs achats dans cet immense marché de plus de 3 000 magasins. Les gens y trouvent de tout, et surtout à des prix très attractifs. En effet, dès la matinée, une effervescence particulière s'empare des lieux, le tout dans une atmosphère étouffante et un vacarme assourdissant. La circulation est difficile aux alentours du marché, pour devenir impossible aux environs de 10h, aggravée par le manque de lieux de stationnement. Faute de parking, les gens n'hésitent pas à s'arrêter n'importe où et n'importe comment. Les cités jouxtant le marché sont totalement submergées par les véhicules. Une situation qui pose un véritable problème pour la ville d'autant plus qu'elle génère parfois des disputes entre visiteurs et résidants. Cette année, le quartier connaît une clientèle tout à fait particulière, celle de Tunisie. La révolution du jasmin semble avoir libéré les citoyens tunisiens qui ont littéralement envahi la ville d'El Eulma. Les commerçants du quartier se frottent les mains parce que cette nouvelle race d'acheteurs rafle tout sur son passage, aucun article n'est épargné. Ils sont des centaines à venir chaque jour à El Eulma. Certains ont pris leurs quartiers dans des cités-dortoirs, et ce en l'absence de structures d'accueil suffisantes. Chaque soir des véhicules de toutes sortes prennent la direction de la Tunisie avec leur chargement. Le lendemain, c'est le même rituel avec la même effervescence et la même atmosphère à couper au couteau pour une ville qui étouffe sous le poids des véhicules. A El Eulma, la route de l'or passe par Dubaï.