«Dans notre village, la pérennité de ce métier traditionnel est assurée beaucoup plus grâce à sa transmission d'une génération à une autre», a déclaré Mokrane Ould Belaid, commissaire du festival. Le coup d'envoi de la deuxième édition du festival culturel local du tapis d'Aït Hichem, commune d'Aït Yahia, daïra de Aïn El Hammam, à 50 km au sud-est de Tizi Ouzou, a été donné, jeudi dernier. «Ce festival est une occasion de perpétuer une activité ancienne qui a fait sortir le village de son anonymat. Les femmes de ce village sont initiées au tissage dès leur jeune âge. Elles apprennent les rudiments de cette activité, la patience et la solidarité qui lui sont nécessaires. Grâce au tissage, il y a beaucoup de familles qui ont trouvé un moyen de vivre dignement. La pérennité de ce métier traditionnel est assurée aussi grâce à sa transmission d'une génération à une autre et par la formation et l'apprentissage dans notre localité», a déclaré Mokrane Ould Belaïd, commissaire de ce festival organisé par l'association Tiliwa. Ce rendez-vous se veut également un hommage aux figures de proue de l'artisanat dans cette localité, à l'image de Taos Ben Abdesselam, cette femme qui a consacré sa vie à l'enseignement du tissage. Elle est décédée en avril 2009, à l'âge de 103 ans. M. Ould Ali El Hadi, directeur de la culture, a souligné que «la relève est assurée puisqu'il y a beaucoup de jeunes filles qui perpétuent cette tradition ancienne. La renommée et la réputation du tapis d'Aït Hichem ont dépassé les frontières. Ce tapis fait toujours la fierté de la richesse de notre culture ancestrale», a-t-il ajouté. De son côté, le directeur du tourisme a, pour sa part, mis l'accent sur la nécessité de pérenniser ce festival pour sauvegarder et de préserver le patrimoine artisanal dont dispose la région. Plusieurs exposantes ont livré aux regards des visiteurs des produits réalisés par des mains d'expertes, femmes aux doigts de fée. «Nous arrivons difficilement à trouver un circuit d'écoulement pour nos tapis. Nous butons aussi sur le problème de la cherté de la matière première. Je me déplace jusqu'à Akbou pour m'approvisionner en laine. C'est pour cela qu'on est obligé d'afficher des prix considérés un peu exorbitants par les visiteurs», nous dira Mme Ben Messaoud, propriétaire d'un atelier de tissage traditionnel. Elle emploie, dit-elle, huit jeunes filles qui commencent, ajoute-t-elle, à s'imprégner davantage de cet art traditionnel. Nous avons également remarqué, en sillonnant les différents stands mis en place par les organisateurs, des exposants venus de la wilaya de Ghardaïa. Notons que dans la région, il y a sept ateliers qui travaillent dans le but de sauvegarder ce patrimoine ancestral. Par ailleurs, outre l'exposition de différentes sortes de tapis traditionnels, d'autres activités figurent également au programme de cette manifestation culturelle. Des représentations théâtrales, des chorales, des chants et danses targuis, des monologues et des projections vidéo seront de la partie lors du festival. Des galas artistiques avec Rabah Asma et Hassiba Amrouche sont aussi au menu de cette manifestation. Le festival culturel local du tapis d'Aït Hichem a pris fin hier, 25 juillet.