De nombreuses infrastructures destinées aux jeunes ne sont pas opérationnelles ou détournées de leur vocation. La frange juvénile de la wilaya de Boumerdès fait face à d'énormes problèmes. Les infrastructures qui leur sont destinées sont de tous temps désertées. Certains expliquent cet état de fait par le manque d'encadrement et l'absence de programmes de divertissement répondant aux besoins et aux aspirations des jeunes de la région. Le constat est amer et pose la problématique de l'impact des budgets colossaux injectés par les pouvoirs publics dans le but de répondre aux besoins et aux préoccupations de cette frange sensible de la société. Aujourd'hui, il est vrai que de nombreuses localités ne sont pas encore dotées d'établissements devant servir de lieu de rencontre et d'échange, mais on a constaté que celles qui existent ne servent pratiquement à rien. Certaines maisons de jeunes, réalisées à coups de milliards, n'assurent en effet presque aucune activité à longueur d'année. Les associations qui y activent se contentent la plupart du temps des festivités officielles qui ne collent nullement à la réalité et au vécu des jeunes. Ce constat pénalisant est aggravé par la fermeture de certaines salles de cinéma – Dellys, Khemis El Kechna, Baghlia, Bordj-Menaiel- et les lenteurs enregistrées dans la réalisation des bibliothèques communales. Ainsi, le secteur de la jeunesse est doté de 22 infrastructures dont 9 maisons de jeunes, 6 salles polyvalentes, 5 complexes sportifs et un centre de loisirs scientifiques. Les autres terrains de football qui se trouvent au niveau des 25 autres communes sont dégradés et ne devraient pas abriter des rencontres sportives. Certaines localités, telles que Timezrit, Benchoud, Keddara, Ammal, Cap Djenet, Ben Choud, Tidjellabine accusent un énorme retard dans ce domaine. La commune de Timezrit ne dispose pour le moment que d'un stade, non homologué depuis plusieurs années. Les jeunes de la région sont livrés à eux mêmes. «Nous n'avons rien, pas même une salle de sport. Le ministre de la jeunesse et des sports nous a promis monts et merveilles, mais rien n'a encore vu le jour sur le terrain», déplorent certains d'entre eux. Même la bibliothèque communale, inscrite depuis 2006, n'est pas encore réalisée, pour une histoire de manque de terrain. A Ammal, le foyer de jeunes construit au village Bouaidel n'a pas encore ouvert ses portes malgré la fin des travaux d'aménagement. Idem pour celui du village Boumraou à Naciria, fermé depuis des années en raison de l'absence d'associations et de moyens matériels devant permettre son fonctionnement. Ou encore celui du village Laâbid à Issers, occupé partiellement par les gardes communaux. La même situation qui aura sans aucun doute des répercussions négatives sur les jeunes prévaut également dans les communes d'Afir et Chabet El Ameur, qui accusent un énorme déficit en matière d'infrastructures. Là, même les projets des bibliothèques communales qui ont suscité un immense espoir parmi les férus de la lecture, n'ont pas encore abouti à cause des problèmes de financement et des multiples blocages générés par le manques de terrains d'assiette. Dans la commune de Si Mustapha, on se plaint surtout de la fermeture de l'établissement implanté au village agricole et l'état d'abandon dans lequel se trouve le projet de la salle polyvalente du centre-ville. Les responsables locaux les ont cédés au profit de la DJS depuis près d'une année, mais cette dernière n'a vraisemblablement rien entrepris dans le but de les rendre utiles pour ceux qui y habitent. Dans la commune de Cap Djenet, les jeunes n'ont que la mer pour se distraire. «Pour le moment tout va pour le mieux. Mais le calvaire commence dès la fin de la saison estivale où tout le monde renoue avec la monotonie et les problèmes de chômage et autres fléaux dont on souffre depuis des années», nous dit Zoheir.