A l'approche des fêtes de fin d'année et de l'Aïd, les 550 travailleurs de l'ERIAD Corso (Boumerdès), qui en sont à leur 3e mois sans salaire, tirent la sonnette d'alarme et tentent d'attirer l'attention de leurs responsables et celle des pouvoirs publics. Leur colère a été exacerbée par la menace de compression d'effectifs qui pèse toujours sur l'entreprise. Réagissant à l'instruction du PDG du groupe ERIAD Alger adressée aux responsables des filiales du Centre (Alger, Blida, Boumerdès, Tizi Ouzou et Bouira), le 30 octobre dernier, leur demandant d'effectuer les démarches nécessaires pour permettre au personnel éligible d'émarger au volet social par le biais de la Caisse nationale d'assurance chômage (CNAC), les travailleurs de l'ERIAD Corso ont chargé leur tout nouveau bureau syndical de « faire face à cette offensive pour sauvegarder l'emploi et l'outil de production des travailleurs ». Les travailleurs refusent d'émarger à la CNAC et réclament plutôt un départ volontaire « stimulant » si c'est vraiment inévitable. « Maintenir une administration réduite et seulement les effectifs de gardiennage et de maintenance des équipements industriels », comme réclamé par le PDG, inquiète davantage les travailleurs. « Cela va conduire certaines filiales à se débarrasser de plus de 80% des travailleurs vu que le gardiennage est généralement assuré par des sociétés privée. » Les syndicalistes de l'ERIAD Corso imputent les difficultés financières qui étouffent l'entreprise à « une concurrence déloyale de la part des entreprises privées ». Ne pouvant compter sur aucun soutien de l'Etat, l'ERIAD a décidé de mettre en vente un terrain de plus de 54 700 m2, situé à Corso, lui appartenant, afin de pouvoir supporter les charges de la restructuration et payer peut-être les arrivés de salaire ainsi que ses dettes. Le groupe ERIAD Alger emploie, pour rappel, près de 1700 travailleurs et traîne plus de 1,5 milliard de dinars de dettes, disent les syndicalistes.