Le tourisme semble connaître une baisse de régime durant ce mois de Ramadhan. A en croire les professionnels du secteur et l'état des réservations effectuées auprès des hôtels et complexes, les vacanciers sont moins nombreux sur les plages en ce mois sacré. Après le rush de juillet, les flux ont nettement baissé depuis le début du Ramadhan, qui consacrera cette année tout le mois d'août. Les étrangers, dont la présence n'est pas nécessaire, préfèrent retourner dans leurs pays. Il s'agit surtout de cadres de multinationales et de responsables de succursales de marques étrangères qui planifient des congé durant cette période. Selon des informations que nous avons pu nous procurer, pour le premier jour du mois de jeûne, les taux d'occupation (TO) des hôtels ont chuté. Cette tendance est relevée chaque année. Au Mercure Aéroport, 140 chambres ont été vendues (45,69% de TO) à 13 269 DA de prix moyen. Au Sofitel Alger, 140 chambres vendues (42,04% de TO) à 18 018 DA en moyenne. Au Sheraton Club des Pins, il y a eu 147 chambres vendues avec 35,08% TO et un prix moyen de 19 051 DA. Au Hilton, 130 chambres vendues soit 31,71% TO et un prix moyen de 14 236 DA. «La plupart des étrangers voyagent pendant ce mois, il ne reste qu'une minorité», nous explique-t-on à la réception de plusieurs hôtels. Depuis le début du mois de Ramadhan, les plages se sont vidées. Les jeunes qui les prenaient d'assaut en cette période de canicule préfèrent se rendre au marché. Ramadhan ne rime pas avec baignade. Rares sont ceux qui préfèrent malgré tout y accompagner leur progéniture et profiter de la fraîcheur qu'offrent les vagues. Si les plages deviennent infréquentables, c'est pour une raison bien simple : certains prédicateurs affirment que nager pendant le Ramadhan est illicite (hram). Alors que d'autres ne partagent pas cette prise de position. Il suffit de ne pas boire de l'eau de mer ; si tel est le cas, par accident, il faut que la personne n'en profite pas pour déjeuner et remette ce jour pour une autre fois hors Ramadhan. La natation reste autorisée pour d'autres si on assure que les lieux où on la pratique sont loin de tous les actes blâmables qui l'accompagnent généralement tels que la nudité, le dévoilement des «awrat» et le fait de regarder les choses interdites. Pour éviter tout compromis, la majorité des Algériens préfère s'abstenir d'aller à la plage. Au niveau de Gestour, des instructions ont été données aux hôtels publics afin de proposer des formules attractives. C'est ainsi, par exemple, que les Andalouses d'Oran proposent deux formules d'hébergement : l'une dite «villa-bungalow» pour les familles à 4000 DA la nuit toute en garantissant les habitudes culinaires et en hôtel en pension complète, en occupation double, à 3000 DA par jour et par personne. Mais le slogan «comme si c'était chez vous» a du mal à persuader les Algériens à renoncer à la chaleur familiale. La kheïma est aussi une attraction pour cette tranche de clientèle. Un engouement particulier a été constaté lors des années précédentes. Attirant une clientèle toujours plus jeune, les kheïmas sont devenues un phénomène social. Aucun mois sacré ne saurait désormais être complet si l'on ne s'y rend au moins une fois.