L'annonce du chef du gouvernement Silvio Berlusconi ce mercredi 3 août d'un «plan d'action immédiate» n'a pas suffit à rassurer les marchés financiers pour qui l'Italie reste un pays dont la dette publique n'est plus soutenable. Après la Grèce, l'Espagne et l'Irlande, c'est au tour de l'Italie d'être pointée du doigt par les marchés financiers. La croissance atone du pays, autour de 1% depuis plusieurs années, n'est pas pour rassurer les perspectives de sortie de crise de la troisième économie de la zone euro. La dette italienne frôle les 120% du PIB depuis 1992, plongeant l'Italie dans un cycle continue de remboursement de la dette sans pouvoir la résorber. Une baisse de la note de la dette italienne par les agences de notations internationales aurait pour conséquences des intérêts encore plus élevés laissant l'Italie se débattre dans sa course au remboursement. Le pire scénario serait qu'une escalade des taux d'intérêts de ses emprunts entraîne son incapacité à rembourser sa dette. Plus les investisseurs perdent confiance, plus vite ils revendent leurs titres, de peur de ne jamais pouvoir être remboursés. C'est alors que les taux d'intérêts augmentent. Ce scénario est celui que la Grèce tente péniblement de gérer depuis plus d'un an. L'Italie reste néanmoins réactive en ayant adopté dès le 15 juillet un plan d'austérité ayant pour objectifs la réduction de la dette et un quasi équilibre budgétaire en 2014. Bruxelles a annoncé qu'aucun plan de sauvetage n'était d'actualité concernant l'Italie. Les plans de sauvetages successifs mis en place pour baisser la dette grecque seraient pratiquement impossibles pour l'Italie dont le PIB est six fois plus important que celui de son voisin méditerranéen. La Banque centrale européenne a quant à elle annoncé hier qu'elle procédait de nouveau au rachat des obligations publiques de pays de la zone euro alors qu'elle avait cessé de racheter de la dette souveraine depuis 4 mois.