Constat n A Tizi Ouzou, la semaine de sensibilisation contre les intoxications alimentaires a été lancée mercredi passé au niveau du chef-lieu de wilaya. La manifestation a été marquée par des portes ouvertes à la maison de la culture Mouloud-Mammeri, et le passage d'une caravane qui s'est déplacée dans les quartiers et villages de la commune. Cette caravane devait ensuite se rendre dans quelques localités de la wilaya dont Azeffoun, Azazga, Tizi Rached… Des prospectus sont distribués aux citoyens et aux commerçants. Il faut dire que l'initiative est louable, mais ce ne sera qu'un coup d'épée dans l'eau, tant que la direction du commerce ne disposera pas de suffisamment d'agents de contrôle pour couvrir toute la wilaya, que la police urbaine ne parviendra pas à mettre un terme à certaines pratiques dangereuses pour la santé du consommateur et que la collectivité locale affichera un laisser-faire et un laxisme ahurissants. En effet, dans la ville des Genêts, pour ne parler que du chef-lieu de wilaya où tous les services sont concentrés, un foyer à haut risque d'intoxication alimentaire continue à exister sans que rien ne soit fait pour y mettre un terme. Il s'agit du «marché couvert» sis sur la rue des Frères Aïmen. La structure qui devait abriter ledit marché est dans un état lamentable. Par ailleurs, un commerce informel s'est développé tout autour et parmi les produits exposés, le poisson. La vente de ce dernier se poursuit jusqu'à 15h, sous un soleil caniculaire sans que l'APC et la direction du commerce se soucient de la qualité du produit. Par ailleurs, des produits parapharmaceutiques, des jus, des conserves sont exposés sous un soleil de plomb sur les trottoirs. Les consommateurs non avertis peuvent être attirés par les prix réduits mettant leur santé en danger. Même les commerces licites peuvent devenir des foyers d'intoxication alimentaire lorsque les règles d'hygiène ne sont pas respectées. La semaine passée, une dame nous a informés qu'elle a acheté, chez un boucher du centre-ville, une viande avariée. «La viande paraissait fraîche, mais quelle ne fut pas ma surprise lorsque j'ai découvert entre les chairs un pullulement de vers, et le comble c'est que le boucher à qui j'ai remis la viande une heure plus tard a nié les faits», explique notre interlocutrice. Il y a quinze jours, la direction du commerce a saisi pas moins de 40 kg de viande avariée chez un boucher de Tala Amara (Tizi Rached). Selon cette même direction, depuis le début de l'année et jusqu'à début juin, elle a enregistré pas moins de 215 cas d'intoxication alimentaire dont 55 dans une pâtisserie, 65 dans une cité universitaire (causés par des spaghettis en sauce), 93 à la consommation de pizza et 02 lors d'un repas familial, suite à la consommation de chorba et de poulet. La vigilance c'est bien, le renforcement des moyens de contrôle c'est encore mieux.