Ni le jeûne ni la chaleur n'ont dissuadé les familles des 17 marins algériens otages de pirates somaliens à continuer leur combat pour obtenir leur libération. Hier encore, une trentaine de personnes entre femmes, enfants et hommes, ont tenu leur énième rassemblement à la place des Martyrs, à Alger. Après avoir saisi en vain le ministère des Transports et celui des Affaires étrangères, les familles des marins du MV Blida lancent un appel au ministère des Affaires religieuses afin de prier en ce mois sacré pour la libération des marins. Plongés dans le désarroi depuis plus de 8 mois, les familles et proches des marins recourent ainsi à la prière en ce mois sacré. Histoire d'alléger un peu leur souffrance et de nourrir l'espoir qui s'est effiloché après la rumeur faisant état de la mort d'un marin algérien. Cette rumeur a suscité l'inquiétude des familles. Même le démenti du ministère des Affaires étrangères n'a pas apaisé leur colère. «Le démenti n'a été fait que pour calmer les esprits. Sur quelle base le ministère a-t-il fait son démenti ? Personne n'a de contact avec les pirates. Quand on ferme la porte, cela veut dire qu'on ne te donne que de fausses informations», s'inquiète Achour Abdelkader. «Le communiqué des AE s'est basé sur des informations de la cellule de crise. C'est une cellule bidon», juge la sœur du plus vieil otage en Somalie. C'est pourquoi ces familles ont décidé de réinvestir la rue. Affiches à la main, banderoles hissées à l'entrée de la mosquée, les enfants de marins supplient le président de la République pour qu'il intervienne. «Monsieur le Président, mettez fin au cauchemar et libérez nos marins», est un des slogans brandis devant la Grande Mosquée. Durant le sit-in, les familles ont été consolées par des piétons, attirés par les affiches et la présence de bébés au rassemblement. Certains médias ont annoncé la libération des marins algériens avant le mois de Ramadhan. «Nous avons cru en à cela. Mais dix jours après le début du Ramadhan, rien n'a filtré. Les responsables sont tous en congé», regrette la femme d'un marin qui trouve en les fausses promesses comme une sorte de mépris pour les familles déjà abattues. La famine qui frappe en Somalie a accentué la détresse de ces familles. Le démenti du MAE a affirmé que les marins algériens sont sains et saufs. «Peut-on être sain et sauf dans un pays où sévit la famine ?», se demandent les familles.