La première décade du mois sacré du Ramadhan s'est achevée dans l'incertitude, l'amertume et le désarroi pour les familles des 17 marins algériens otages des pirates somaliens. Malgré les assurances du ministère des Affaires étrangère auxquelles elles ne croient désormais plus, ces familles dépitées comptent sur le soutien de la population pour «ne serait-ce qu'apaiser notre douleur», et révèlent avoir interpellé le… roi d'Arabie saoudite. Ces familles ont tenu hier, à cet effet, à la place des Martyrs, à proximité du Trésor public, le 3e rassemblement durant ce mois sacré. «Désormais, puisque nos autorités ne veulent plus soulager notre douleur, nous adressons un énième appel à la population dont on espère le soutien», expliquera Mme Kahli, sœur d'un des otages qui doute de la véracité des affirmations du ministère des Affaire étrangères qui «aurait pris les contacts nécessaires» et affirmé qu' «il s'avère que tous nos ressortissants otages des pirates somaliens sont sains et saufs». «Nous voulons du concret sinon nous resterons dans la rue», ajoute-t-elle encore avant que M. Achour, frère d'un autre otage, n'affirme que «les familles ne croient plus aux démentis du ministère pour la simple raison que cela fait 8 mois qu'on nous ment sur l'imminence de la libération des otages». Fouzi Aït Ramdane, fils d'un otage, doute pour sa part du bien-fondé des négociations et de «la mobilisation permanente» des autorités algériennes. «S'il y avait réellement négociations, ils les auraient ramenés comme promis avant le mois de Ramadhan», peste-t-il avant de révéler qu'en l'absence de «crédibilité de notre diplomatie», un missive dont nous détenons une copie a été adressée à la veille du mois de Ramadhan au roi d'Arabie saoudite dont ils sollicitent l'intervention pour le dénouement de leur «affaire» via l'ambassade du Royaume hachémite à Alger. Il faut préciser dans ce contexte que l'un des 27 otages du vraquier MV Blida battant pavillon algérien détenu depuis le 1er janvier est un marin de nationalité saoudienne. Pour nos interlocuteurs, les AE ne font que des démentis et «on n'a pas encore reçu des assurances de vive voix de nos parents», commentent-ils, allusion faite au dernier communiqué du ministère des Affaires étrangères qui considérait la rumeur du décès d'un otage comme de l'intox, affirmant que «très prochainement, ce sera à ces marins eux-mêmes de prouver cela de vive voix». Les membres des familles des otages déplorent que les AE «qui avaient promis des informations de façon continue se murent dans le silence et nous renvoient finalement au directeur de l'IBC, souvent absent». Elles ne comptent pas baisser les bras. Désormais dans la rue, leur cause sera criée «2 à 3 fois par semaine dans différents endroits», nous explique Fouzi Aït Ramdane. L'état de santé des marins, affirme-t-il, se détériore de plus en plus. «Il faut intervenir en urgence».