En plein mois de Ramadhan, de longues files se forment chaque jour devant les guichets. Depuis le début du Ramadhan, une grave crise de liquidités a brutalement refait surface dans les bureaux de poste des différentes villes et communes de la wilaya de Jijel, plongeant les usagers du CCP dans un grand désarroi. A vrai dire, depuis son apparition, il y a une année, ce phénomène ne s'est guère estompé, même si, par moments, l'argent devient disponible, principalement au chef-lieu de la wilaya. Si la ville de Jijel reste plus ou moins convenablement alimentée en liquidités, les autres agglomérations connaissent souvent de grandes difficultés en matière d'approvisionnement des structures postales en fonds nécessaires. Les titulaires des CCP sont contraints de patienter dans de longues files d'attente avant d'encaisser leur argent ou aller voir ailleurs dans les villes et villages des wilayas limitrophes. La crise est d'ailleurs à son apogée, a-t-on constaté dans certains bureaux, où les clients d'Algérie poste sont mis à mal à chaque tentative de retrait. Les agents et les responsables ne sont pas en reste dans cette confusion, puisque eux-mêmes subissent les contrecoups de cette pénurie et sont souvent harcelés par des usagers impatients qui les accusent de tous les maux. Les bureaux de poste de la ville de Jijel ne désemplissent pas, comme c'est le cas au bureau de poste de Ouled Bounnar où, à notre passage, il y a quelques jours, l'argent ne manquait pas. Le hic est, qu'ailleurs, dans les autres communes, les liquidités ne sont que rarement disponibles et souvent en quantités insuffisantes, selon des témoignages concordants. La visite du ministre de la Poste et des Technologies d'Information et de Communication dans la wilaya de Jijel, au mois d'avril dernier, n'a rien changé à cette situation et le membre du gouvernement s'est, alors, contenté de faire le constat sans trouver de solution à cette grave défaillance, laquelle, de son aveu même, menace le pouvoir d'achat des Algériens. Le ministre a d'ailleurs lancé des critiques à l'égard d'un secteur qui a besoin d'être secoué pour mieux répondre aux aspirations des citoyens de cette wilaya, qui, depuis une année, même si la crise a des allures nationales, subissent les pires difficultés pour retirer leur avoir.