Il est demandé au wali délégué d'annuler carrément les deux listes de bénéficiaires des locaux à usage commercial et de mener une enquête pour identifier les responsables, qui sont passibles de sanctions. Les deux listes de bénéficiaires des cent locaux commerciaux de Bir Mourad Rais n'ont pas laissé indifférente la population de la commune. Après avoir eu vent du fait que ces locaux, destinés initialement à l'usage professionnel, ont été attribués à des proches de responsables de la commune, les habitants de Bir Mourad Rais ont décidé de rompre le silence et de demander des comptes aux responsables concernés.Comme cela a été rapporté par El Watan dans son édition du 19 juin 2011, des épouses et des enfants de responsables, qui ne sont pas éligibles à ces locaux destinés exclusivement aux chômeurs diplômés de la commune, se trouvent parmi les bénéficiaires. Ces proches ne sont ni chômeurs ni résidants de la commune, parmi eux, des avocats et d'autres gérants de professions libérales. «Le scandale du siècle», clament les citoyens de la commune qui soupçonnent des complicités avec d'autres services ayant permis la délivrance de fausses attestations de non activité et de fausses résidences ayant permis à ces «privilégiés de bénéficier de ces biens sans que leurs dossiers ne soient rejetés par les commissions chargées de confectionner les listes». Une pétition signée par plus de 80 chefs de familles, habitant la commune de Bir Mourad Rais, vient d'être adressée au wali délégué de la circonscription. Les signataires revendiquent clairement une enquête. «Comment un projet auquel tient particulièrement le président de la République a été détourné de sa vocation de cette façon ?». Les signataires réclament en outre des sanctions contre les responsables dont la complicité a été prouvée. La colère des signataires du document est la même qui a été ressentie en ce qui concerne la liste des bénéficiaires des logements sociaux : «Pratiquement, ce sont les proches des mêmes responsables qui ont figuré sur la liste des bénéficiaires. Que reste-t-il au citoyen lambda ? Rien», enragent les mêmes signataires.Concrètement, il est demandé au wali délégué d'annuler carrément les deux listes de bénéficiaires des locaux à usage commercial et de mener une enquête pour définir les responsables passibles de sanctions. «Nous demandons de réétudier les dossiers des postulants à ces locaux et de refaire la liste selon les critères définis lors de l'annonce du projet», peut-on lire dans le même document.Les protestataires menacent de recourir à la protestation «pacifiquement» pour faire stopper «cette machine à détourner les biens destinés à l'absorption du chômage et à la promotion de l'emploi. Nous attendons des décisions concrètes durant ce mois de Ramadhan», précise-t-on également.