Deux attentats terroristes ont été perpétrés, à 24 heures d'intervalle, dans la daïra de Beni Douala, au sud de Tizi Ouzou. Cette localité n'est dotée que d'une seule structure de sécurité : une sûreté de daïra. A l'est, les maquis de Yakouren continuent de servir d'abri et de lieu de repli pour les groupes armés ; la brigade de gendarmerie de cette localité est toujours en «quarantaine». Le maillage sécuritaire, qui est loin de couvrir l'ensemble du territoire de la wilaya de Tizi Ouzou, présente de nombreuses failles, ce qui a rendu possible le dernier attentat kamikaze exécuté le 14 août. Le déploiement des services de sécurité, dissuasif et visible dans la ville de Tizi Ouzou, n'avait pas empêché, en 2008 comme samedi dernier, les kamikazes de s'introduire au chef-lieu de wilaya pour accomplir leur forfait. Le directeur général de la Sûreté nationale, le général Hamel, lors de la clôture des récentes journées portes ouvertes sur la police organisées à Tizi Ouzou, avait reconnu toute la difficulté que rencontrent ses services : «La sécurisation de la wilaya de Tizi Ouzou n'est pas du tout chose aisée et la difficulté réside dans les caractéristiques de cette région fortement accidentée.» Loin de nier les efforts des services de sécurité dans la lutte contre le terrorisme, la population s'interroge sur l'efficacité des méthodes qui laissent des brèches aux individus armés, leur permettant d'atteindre leurs cibles. La couverture sécuritaire est loin de couvrir l'ensemble du territoire de la wilaya. La police dispose de 20 sûretés de daïra et 9 sûretés urbaines à l'échelle de la wilaya. Actuellement, la couverture est de un policier pour 320 habitants. Il est à noter que 3 sûretés urbaines et 6 brigades mobiles de la police judicaire sont inscrites dans le programme de 2010-2014. Par ailleurs, dans le cadre du redéploiement du corps de la Gendarmerie nationale, le commandement de ce corps de sécurité avait préconisé, ces dernières années, l'ouverture de 47 brigades à travers le territoire de la wilaya de Tizi Ouzou après la délocalisation, en mars 2002, de 14 brigades, dont celles de Tizi Ouzou, Beni Douala, Azazga, Larbaâ Nath Irathen, Boghni, Draâ El Mizan et Azeffoun. Le programme en question piétine. Annoncé récemment, un programme de construction de 10 premières brigades se heurte au problème du foncier et au manque d'entreprises de réalisation, dont les entrepreneurs craignent les représailles des terroristes. Avec 6 compagnies et 20 brigades opérationnelles, ce corps de sécurité n'assure la couverture que de 29% du territoire de la wilaya de Tizi Ouzou.