Si à Guelma les autorités locales s'avouent vaincues face à la prolifération des commerces peu respectueux de l'hygiène, notamment durant le mois de Ramadhan, que peuvent faire les consommateurs? Finalement rien ! L'exemple du marché du boulevard du Volontariat, est édifiant à ce propos. En effet, bien qu'indexé et critiqué pour son insalubrité, on y constante quotidiennement une affluence record de clients. Mais pourquoi une telle démission ? C'est le prix de la paix sociale nous dit-on ! Un argument lourd de sens qui fait actuellement le tour de la ville. «Il faudrait un bataillon de policiers et un autre d'agents de la Protection civile pour y faire le ménage», nous déclare un fonctionnaire de la DCP. Mais, il faut croire que certains aiment trifouiller dans la saleté et humer les effluves pestilentiels, et ce, pour la sacro-sainte raison que les denrées y sont vendues à moindre prix. Et encore, si au moins cet argument tenait la route ! «Le Ramadhan est synonyme de piété, de miséricorde et de solidarité, ici, au marché, il équivaut tout simplement à qui se fera le plus de bénéfice», nous déclare un père de famille. Et d'ajouter: «j'ai 6 enfants sous mon toit en plus de leur mère. Nous sommes au 21ème jour du mois sacré, et j'ai déboursé quotidiennement 1500 DA en pourriture. Et si vous rechignez, un déluge d'insultes vous tombe sur la tête.» Le marché des fruits et légumes du boulevard du Volontariat est un cloaque à ciel ouvert ! Et tout le monde le sait: le wali, le chef de daïra, le maire et les élus. Viandes abattues clandestinement, non-respect de la chaîne du froid, fruits et légumes avariés, autant de choses inadmissibles qui ne font réagir ni l'association de protection des consommateurs ni la DCP ni la direction de la santé et encore moins le service d'hygiène de l'APC, lesquels, tous sans exception, font l'autruche, et, dans le meilleur des cas, diffusent des bilans à la limite du ridicule.