Encouragée par Richard Bona et Vinicius Cantuaria, Clem séduit avec un vrai talent de chanteuse, d'auteure et de compositrice. Clem, diminutif de Clémentine, est une diva en son genre. Elle a donné récemment un concert au CCF d'Alger. - C'est le premier concert en Algérie… Oui, c'est la première fois qu'on vient ici en Algérie. C'est un vrai plaisir pour nous. C'est émouvant ! C'est la première fois au Maghreb. J'ai effectué des tournées en Europe, notamment en Allemagne, Suisse, Belgique… Surtout le nord de l'Europe. Et également au Brésil. - Vous donnez énormément de concerts… Plus de 150 scènes… (Rires). On était en duo, donc plus léger à se produire. C'était facile de faire un grand nombre de concerts. C'était voix et guitare. Et la on est quintette. Donc, c'est plus long et plus difficile à transporter. - C'est laborieux d'officier dans une formation ? Non, j'ai déjà la chance de travailler avec des musiciens extraordinaires. Et qui ont en plus une grosse carrière internationale. Le bassiste Felipe Cabrera, l'arrangeur et le chef du projet est un grand musicien cubain ayant fait les premières parties de Herbie Hancock et qui travaille actuellement avec Omara Portuondo, la célèbre chanteuse cubaine. Les autres musiciens de la formation sont très bons aussi. Au contraire, c'est très facile. Je n'ai qu'à me laisser porter. J'ai un orchestre sur mesure. - Vous êtes citoyenne du monde, vous avez plusieurs origines… (Rires). De toute façon, on est tous mélangés maintenant (rires). - C'est une richesse… Oui ! C'est un atout. Mes parents ont beaucoup voyagé quand j'étais enfant. Donc, on a beaucoup bougé. J'ai effectivement commencé à apprendre la musique avec mon père. La musique, ce sont des rencontres. Peut-être que je vais faire du blues ou jouer avec des musiciens maliens. - Ou algériens… Exactement, pour moi la musique ce sont des rencontres, des expériences…C'est la dimension humaine. On rencontre des musiciens dont on aime le travail. Actuellement, je suis avec des musiciens qui sont beaucoup plus d'Amérique latine. Ils viennent de Cuba, du Brésil… Et qui sont aussi des jazzmen. Parce qu'on a on a tendance à oublier cela en France. Les Français pensent qu'il n'y a qu'eux qui peuvent faire du jazz. C'est la même manière avec laquelle je jouais avec mon père. La musique est affective pour moi. - Le jazz est universel… Aujourd'hui, plus que jamais. Un jour, Dee Dee Bridgewater a dit cette phrase : «Il y a une époque où le jazz est né aux Etats-Unis, essentiellement joué par des Noirs américains. Mais, aujourd'hui, on trouve des musiciens extraordinaires de jazz dans le monde entier.» L'on peut trouver un jazzman aussi bien à Tombouctou qu'à Manille qui va faire de la fusion avec du jazz. C'est complètement universel. - Vous avez conscience de la superbe voix que vous avez ? (Rires). Merci, c'est gentil. Je ne suis qu'à près de 50% de mes capacités. Ma mère est franco-espagnole, mon père est américain. J'ai de qui tenir. - Quand on écoute votre voix, on pense que vous êtes américaine… Récemment, j'ai invité une amie américaine pour me dire si mon accent allait bien. Elle a été subjuguée : «On dirait que tu es vraiment américaine, Clem.» - Vous êtes une jazzwoman… Pour vous dire, je ne me considère pas comme une chanteuse de jazz. - Alors, quel genre de chanteuse êtes-vous ? Une chanteuse avec des racines beaucoup plus pop-rock, issues de mon père. Je ne suis pas vraiment une chanteuse de jazz. Je connais d'excellentes chanteuses de jazz. Je n'ai ni le background ni la formation musicale à la base. - Vous êtes pop et folk aussi… J'aime Bob Dylan, Woody Guthrie…D'ailleurs, je suis en train d'enregistrer un nouvel album qui sortira à la fin de l'année. Ce sera foncièrement pop et folk. Beaucoup plus dans l'esprit de Joni Mitchell, James Taylor…Voilà, ça change (rire). Mais avec des musiciens de jazz. - On a publié votre photo dans El Watan mais en «blonde». Alors que vous êtes brune… (Rires). J'étais une fausse blonde. - Mais une vraie brune… Oui, exactement !