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«Le CNT remerciera la coalition lors de la signature de contrats commerciaux et pétroliers»
Saïd Haddad. Chercheur à l'Iremam, université Aix-Marseille
Publié dans El Watan le 29 - 08 - 2011

L'Iremam est l'Institut de recherches et d'études sur le monde arabe et musulman. Saïd Haddad est maître de conférences aux écoles de Saint-Cyr Coëtquidan et membre du comité de rédaction de l'Année du Maghreb. Il indique dans cet entretien que «la particularité libyenne est que tout est à construire sur le plan politique».
- Le CNT est composé de plusieurs tendances. Comment se dessine, pour vous, le futur Etat libyen ?
Le CNT est effectivement composé de plusieurs tendances qui vont d'anciens partisans du régime aux opposants de longue date (en exil ou à l'intérieur) en passant par des nostalgiques de la monarchie Senoussi, des laïcs, des militants des droits de l'homme ainsi que des islamistes. Il faudra attendre la publication de la liste complète des membres du CNT pour avoir une idée plus précise des forces en présence. C'est cette pluralité qui fait la force de ce CNT. Toutes ces tendances sont unies par le même objectif : la chute d'El Gueddafi et de son régime. Comme l'a indiqué à plusieurs reprises le président du CNT, cette structure est intérimaire et n'a donc pas vocation à diriger la future Libye. Les futurs dirigeants seront donc issus d'élections qui seront organisées une fois que la Libye sera déclarée «libérée» par le CNT et ses partisans (voir la Déclaration constitutionnelle du 3 août). Si l'on se réfère aux divers documents ou déclarations du CNT, la future Libye sera démocratique et respectueuse des droits humains. La particularité libyenne est que tout est à construire sur le plan politique : institutions, partis, respect de l'autre (en politique), garantie des droits des minorités, etc. Le respect des équilibres tribaux et régionaux est un élément à prendre en compte également. La tâche peut sembler ardue – et elle le sera –, mais il ne faut pas désespérer des ressources qu'ont les peuples avides de liberté et de dignité, même si la route sera longue.
- Quelles seront les priorités du prochain gouvernement ?
L'urgence est de stabiliser la situation avec la mise hors d'état de nuire des derniers partisans de l'ancien régime. La manière dont ils seront traités, le refus d'exécutions sommaires et de règlements de comptes sanglants seront des indications précieuses sur la voie qu'empruntera la Libye post-El Gueddafi. Il y a bien entendu l'organisation d'élections libres et démocratiques évoquées auparavant. Une des priorités sera de fusionner les différentes forces armées dans une armée unique, soumise au pouvoir politique. L'autre priorité est de relancer l'économie libyenne en récupérant les avoirs financiers de l'ancien régime (estimés entre 160 et 170 milliards de dollars), ce qui a déjà commencé et en relançant la production pétrolière après remise en état des infrastructures qui ont souffert de ces 6 mois de guerre. Sans oublier la reconstruction du pays (hôpitaux, écoles...) Sur le plus long terme, la Libye nouvelle devra s'attaquer aux maux traditionnels de l'économie : une trop grande dépendance aux hydrocarbures, un secteur public improductif, un taux de chômage élevé (surtout chez les jeunes), à la pauvreté qui touchait près de 7% de la population sous l'ancien régime, sortir du flou juridique en matière du droit de la propriété, de l'investissement …
- La facture de la guerre de l'OTAN est très élevée. Comment les Libyens vont-il payer la note aux forces de la coalition?
Il ne me semble pas que la «facture» de l'OTAN et son éventuel remboursement aient été évoqués entre Libyens et membres de la coalition. Nous devrions assister plutôt à une certaine reconnaissance vis-à-vis des amis du CNT lors de la signature de contrats commerciaux et pétroliers. Ce que d'ailleurs le CNT a déclaré depuis longtemps. Il faut également rappeler que des entreprises du monde entier (européennes, américaines, asiatiques, arabes) sont déjà installées en Libye et qu'elles attendent que la situation se stabilise pour y revenir.
- Quelle est votre analyse sur la position de l'Algérie depuis le début du conflit libyen ?
L'Algérie a campé durant tout ce conflit sur sa position traditionnelle qui est le refus de l'ingérence internationale et le respect de la souveraineté nationale. Une position de principe qui a paru s'apparenter à de l'immobilisme alors que l'histoire s'est accélérée dans le monde arabe en général et plus particulièrement à ses frontières. Si l'inquiétude face à une éventuelle prolifération d'armes au Sahara est légitime, ce serait se méprendre sur la nature même des révolutions populaires qui agitent le monde arabe que de n'avoir qu'une lecture sécuritaire de ce phénomène.
- Quel serait l'impact de l'effondrement d'El Gueddafi sur la région du Maghreb?
La voie vers la démocratie et le respect des souverainetés populaires est longue. Les chemins (divers) qu'ont empruntés les voisins de l'Algérie que sont la Tunisie, la Libye et le Maroc montrent que –peut-être– le temps du Maghreb des peuples et des citoyens est venu.


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