-Vous avez essuyé des critiques sur les programmes du Ramadhan. On vous reproche de diffuser des programmes qui manquent cruellement de créativité… Tout d'abord je tiens à affirmer que je suis globalement satisfait des programmes qui sont passés à l'antenne durant ce Ramadhan. Nous avons pris le temps de confectionner une grille en essayant de prendre en compte les attentes des téléspectateurs durant cette période spécifique de l'année. On nous reproche de diffuser des programmes qui manquent d'originalité, sans créativité, je rappelle que la télévision est dépendante des synopsis d'émissions qu'on lui propose. Ce n'est pas à la télévision d'être créative, mais plutôt aux producteurs. J'ajouterai que très souvent devant le manque de professionnalisme de certains producteurs, nous sommes mis devant le fait accompli. Il arrive qu'un producteur, qui a signé un contrat pour une série ou une émission qui comprend 25 numéros, n'en remet que 20, ou alors que le produit fini ne correspond pas du tout au synopsis qui nous a été remis au départ, sans compter les délais de livraison des émissions qui ne sont pas respectés. Parfois, des producteurs vous remettent le jour de la diffusion leur produit. Vous vous retrouvez dos au mur. -Certains producteurs se plaignent des difficultés qu'ils rencontrent pour percevoir leurs budgets de production… C'est faux. Dès que le contrat est signé, le producteur perçoit 30% du budget global pour démarrer sa production. Nous lui versons une autre tranche à la fin du tournage, puis à la fin du montage. Si certains producteurs se plaignent des budgets alloués par la télévision, ils n'ont qu'à ne pas signer de contrat ! Je rappelle que les devis sont étudiés à la loupe et que nous nous employons à ce qu'ils soient conformes aux barèmes mis en place par la télévision. Cette vigilance gêne sûrement certains producteurs qui avaient pris l'habitude de gonfler les devis pour pouvoir réaliser une plus grande marge bénéficiaire. A titre d'exemple, certains veulent nous faire payer 10 000 DA la cassette vidéo, alors qu'elle est vendue 2500 DA par l'importateur. En réalité, les producteurs tentent de masquer leur absence de créativité en attaquant la télévision. Quand je regarde un devis, qui est divisé par chapitre, comprenant le décor, l'artistique, la musique… c'est le chapitre artistique qui coûte le moins cher, alors que cela devrait être le contraire. Cela vous donne une idée du sérieux de certains professionnels du métier ! -Pourquoi les mêmes comédiens squattent-ils toutes les productions du mois de Ramadhan ? Vous avez raison de soulever le problème. Nous avons suggéré aux producteurs d'aller prospecter au niveaux des trois festivals du rire, qu'organisent les villes de Jijel, Médéa et Chlef, pour découvrir de nouveaux comédiens et animateurs. Ils ne l'ont pas fait. Les producteurs préfèrent ne pas prendre de risque et de continuer à recourir aux mêmes artistes. Cette situation est préjudiciable aux comédiens qui, à la longue, lassent les téléspectateurs. -La troisième saison de Djemaï Family a été un échec. On avait l'impression d'assister à un publireportage au profit de certains produits de consommation… C'est vrai que cette troisième saison restera dans les annales par médiocrité. Vous avez raison de soulever le problème du placement de produits que nous avons constaté dans Djemaï Family. D'ailleurs, je tiens à démentir catégoriquement les propos tenus par le réalisateur Djaâfar Gassem dans la presse, selon lesquels la télévision l'aurait autorisé à le faire. D'ailleurs, le service commercial de la télévision compte demander des comptes aux producteurs de la série, car une partie de l'argent encaissé, grâce aux généreux sponsors de la série, doit revenir à la télévision.