-Vous êtes le nouveau propriétaire de Beur TV, quel bilan faites-vous de ce premier mois à la tête de la chaîne ? Globalement, je suis très satisfait de ce que nous avons réalisé pour jusqu'à présent. Il ne faut pas oublier que nous sommes en phase de lancement de la chaîne et par conséquence en phase expérimentale, tant sur le plan du contenu, que de l'organisation. Je suis aussi très satisfait des réactions du public, que ce soit à travers les réseaux sociaux ou les enquêtes d'opinion qui ont été réalisées en France qui adhèrent pleinement à cette nouvelle dynamique que nous voulons créer à Beur TV. -Ne vous êtes-vous pas précipité à relancer Beur TV, alors que vous n'aviez que très peu de programmes à mettre à l'antenne ? On avait une obligation de redémarrer la chaîne qui était pratiquement à l'arrêt et qui risquait l'écran noir. De plus, il fallait redonner une visibilité à la chaîne pendant le mois de Ramadhan, car c'est une période très spécifique pour les publicitaires ou spécialistes des médias. La consommation audiovisuelle durant cette période est très importante et la chaîne se devait d'être présente. -N'êtes-vous pas déçu par le peu d'empressement des annonceurs à rejoindre Beur TV ? Pourquoi le serais-je ? Les annonceurs ne sont pas là pour jeter leur argent par les fenêtres. Ils doivent d'abord apprécier la chaîne et analyser la réaction du public pour ensuite décider le placement. Etant moi-même un spécialiste de la publicité, mon rôle est de conseiller à l'annonceur l'opportunité de son investissement publicitaire, c'est pour cela que la chaîne doit d'abord faire ses preuves. J'estime que si deux ou trois annonceurs nous rejoignent, c'est un signe de confiance dans les nouveaux responsables de Beur TV et je ne m'attendais pas à ce qu'ils accourent alors que Beur TV était pratiquement à l'arrêt depuis deux ans. -Que proposera Beur TV pour sa grille de la rentrée ? Nous proposerons une grille très équilibrée comprenant différents types de programmes. Nous allons mettre à l'antenne deux émissions politiques, une à partir de Paris et une autre d'Alger qui s'intitulera «Trait libre» et qui s'intéressera à toute l'actualité politique, sociale et associative algérienne. Il est prévu une émission économique que nous sommes en train de mettre en place pour être à l'antenne durant la deuxième quinzaine du mois de septembre. La nouvelle grille inclut des tranches d'information à partir de Paris. Nous avons aussi décidé de reconduire des émissions emblématiques de la chaîne comme «Un, deux, trois Berbère» et Dj Kim. Nous avons aussi programmé une émission qui traitera de la vie sociale, culturelle et associative de la Kabylie, à partir d'un studio installé à Tizi Ouzou, ajouter à cela deux émissions sport, l'une de Paris et l'autre d'Alger. -Qu'elles sont vos prétentions en termes d'audience ? Si d'ici la fin de l'année nous atteignons 5% d'audience, je serais un patron heureux. -Un début de polémique vous oppose à l'ancien propriétaire de Beur TV, Nacer Kettane, qui vous a reproché dans la presse de proposer une sorte de ENTV bis aux téléspectateurs. Que répondez-vous à ces griefs ? Nacer Kettane est un ami et nous avons ensemble une relation d'affaire et de travail. Je tiens à lui rendre hommage pour avoir maintenu cette chaîne en vie ces six dernières années, mais en même temps, j'assume pleinement les décisions prises en termes de contenu et de ligne éditoriale. Je gère une chaîne de télévision en essayant de faire de mon mieux pour son avenir.