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Redressement révolutionnaire ?
Les événements du monde arabe
Publié dans El Watan le 03 - 09 - 2011


Contexte général
En 1989, le vent de la démocratie souffla en Europe de l'Est entraînant la chute d'un symbole entre les deux blocs : le Mur de Berlin. L'Europe n'est plus divisée en deux. Cet événement, les Allemands l'ont appelé Die Wende, «Le tournant». En décembre 1991, Gorbatchev signa la fin de l'Empire soviétique, l'URSS implosa et, du communisme, les Etats du Pacte de Varsovie se convertirent au système démocratique et à l'économie libérale, la guerre froide est finie… une époque est révolue. Contrairement à l'URSS où une tentative de remise en question du processus d'ouverture par un éphémère coup d'Etat (20 - 21 août 1991) qui amena les conjurés, les uns au suicide, les autres en prison, les armées de l'ancien bloc socialiste ne se manifestèrent pas. Les années 1980 témoignent également du retrait, en Amérique latine, des régimes autoritaires au profit de la démocratisation de leurs sociétés. Au Chili, le général Pinochet, auteur du coup d'Etat contre Allende en 1973, remit le pouvoir au président démocratiquement élu en 1990.
L'Afrique se met à l'air du temps et prend le tournant dès 1990, suite à l'allocution du président français François Mitterrand à la Baule, le 20 juin 1990 et dans laquelle il donne le coup d'envoi au changement : «Il nous faut parler de démocratie. C'est un principe universel qui vient d'apparaître aux peuples de l'Europe centrale comme une évidence absolue, au point qu'en l'espace de quelques semaines, les régimes, considérés comme les plus forts, ont été bouleversés (…) cette révolution des peuples, la plus importante que l'on eut connue depuis la Révolution française de 1789, va continuer. (…) Il faut bien se dire que ce souffle fera le tour de la planète».
Les Etats africains amorcent le processus de démocratisation à travers des conférences nationales mais, et malgré le rejet des coups d'Etat par l'UA en 1999, leurs armées continuent à intervenir soit par le parrainage de candidats à la magistrature suprême soit par coups d'Etat (en août 2008, la junte militaire en Mauritanie prend le pouvoir suite à un putsch ; en décembre 2008, c'est en Guinée que cela a lieu).Dans d'autres cas, et pour ne pas être en porte-à-faux avec la décision de l'UA, ce sont les Constitutions qui sont réadaptées pour permettre aux dirigeants de durer au pouvoir (Tunisie, Cameroun, Algérie, Niger…), ce qui fut appelé le coup d'Etat constitutionnel.
La réflexion de Omar
Bongo résume le reste : «En Afrique, on n'organise pas des élections pour les perdre». Hormis l'Algérie, le monde arabe resta figé, non concerné par le futur. En effet, dès l'année 1988, seule l'Algérie s'engagea dans un processus démocratique qui malheureusement ne s'achèvera pas, et pour cause, le parti dissous (FIS), après la désobéissance civile, évoluait vers un mouvement insurrectionnel menaçant la stabilité du pays ; tous les pays frontaliers, tous les pays de la Ligue arabe voyaient d'un mauvais œil ce choix qui, par contagion, pouvait mettre fin à leurs pouvoirs mal acquis.
Tout comme chez les pays cités plus haut, l'armée algérienne s'impliqua dans le changement en se retirant du comité central du parti unique, le FLN et en donnant ensuite le libre choix à son personnel lors des consultations populaires. Malgré l'arrêt du processus électoral, le président L. Zeroual maintint le principe de démocratisation et, en 1996, au plus fort de la lutte antiterroriste, renforça la Constitution par la limitation du nombre de mandats présidentiels. Ainsi, dès les années 1980, les pays du monde dans leur majorité se prêtaient à l'ouverture émancipatrice de leurs sociétés. Le monde arabe restait à l'écart, les évènements qui s'y déroulaient favorisaient le maintien du statu quo.
A l'époque, la situation en Algérie n'encourageait guère à suivre le chemin de démocratisation, et l'écrasement de l'Irak par les coalisés pour «libérer» le Koweït en 1991 divisait les rangs arabes. Son envahissement ensuite (en 2001) par les USA et le Royaume-Uni était la préoccupation majeure des peuples arabes… De ce fait, jusqu'à l'année 2011, les pouvoirs arabes restaient encore fermés malgré les signes de dégénérescence émis par leurs systèmes politiques : bilans non satisfaisants ; orientations en décalage avec les exigences des sociétés ; corruption et, après l'unanimisme, perversion de ces systèmes, évolution vers des républiques héritières.
La gestion des révolutions arabes
Aujourd'hui, les sociétés arabes qui revendiquent des changements subissent, comme de coutume, la violence de leurs pouvoirs. L'enjeu de ces contestations peut se résumer par le bannissement de cette dialectique infernale entre les pouvoirs et leurs sociétés, par l'ouverture de canaux de communication pour dire son mécontentement sans risque de mourir et enfin par la fin du népotisme et du clientélisme, lit de la corruption et de l'exclusion.
Les réactions des pouvoirs arabes se ressemblent. De l'amélioration du pouvoir d'achat aux démonstrations de force à travers le déploiement de tous les moyens de répression, les pouvoirs en place sont déterminés à semer la terreur pour assurer la pérennité de leurs systèmes ankylosés et par-là même assurer à leurs rejetons la jouissance du pouvoir. Matraquage, enlèvements, fusillades aveugles, francs-tireurs juchés sur les toits, véhicules de police écrasant des manifestants, chars d'assaut protégeant des fantassins contre on ne sait qui, à l'assaut d'on ne sait quoi, bombardements à l'artillerie lourde relayée par endroits par des chasseurs-bombardiers (MIG 21 et SU 24)… spectacles lamentables d'Etats en guerre contre leurs peuples, diffusés à travers les chaînes satellitaires.
En Tunisie, d'où la flamme était partie, l'immolation de Mohamed Bouazizi prend la forme de prière pour conjurer le triste sort des peuples arabes et une offrande aux dieux pour libérer les champs d'expression et bannir, par-la même, l'exclusion qui suggère la recherche d'un futur, même hypothétique, ailleurs. Les services de renseignement, omniprésents au sein de la société et au niveau du pouvoir, ont certainement informé de l'émergence de cette nouvelle génération arabe aux aspirations démocratiques, ouverte sur le monde extérieur ainsi que de la nouvelle configuration de leurs sociétés, n'est-ce pas leur rôle ?
Les pouvoirs arabes n'avaient-ils pas toute la latitude pour anticiper les contestations par la mise en œuvre de réformes, même partielles, susceptibles d'épargner à leurs armées toute confrontation avec les manifestants, d'éviter l'effusion de sang, les désertions et le deuil à leurs sociétés ? Ont-ils sous-estimé la capacité de leurs peuples à s'émanciper ? N'ont-ils pas perçu la mutation des rapports des sociétés à leurs pouvoirs depuis les générations postindépendance ?
L'engagement des armées arabes face aux soulèvements populaires diffère d'un pays à l'autre. En Tunisie par exemple, si la police mettait à épreuve tout son savoir en matière de répression, l'armée au contraire, se voulait plutôt rassurante et n'a pas économisé ses efforts pour stopper les «baltaguia» tunisiens. En Egypte, comme en Tunisie, les manifestants furent aveuglément contrés par les différentes polices. L'armée déployée dans les rues n'intervint pas. Toutefois, d'aucuns ont remarqué la mobilisation du président américain B. Obama qui suivait les évènements et intervenait après chaque sortie de H. Moubarak pour menacer de geler les subventions dont profite l'armée égyptienne en particulier. De toute évidence, la jeunesse égyptienne était décidée à en découdre définitivement avec le régime et le Raïs n'avait d'autre choix que la démission.
Au-delà des événements, il y a lieu de s'interroger, d'une part, sur la nature d'une armée entretenue par une puissance étrangère, de surcroît, alliée indéfectible de l'ennemi historique, l'Etat d'Israël, d'autre part, dans ces conditions nouvelles, les USA continueront-ils à inhiber cette armée dont la neutralisation a toujours représenté l'axe d'effort principal d'Israël dans sa stratégie de survie ?
Qu'en est-il des autres armées arabes ?
- L'état-major de l'armée syrienne dont le beau-frère de Bachar, Assef Chawkat (61 ans) en est le 2e homme, est en grande partie issu de la minorité alaouite. La Garde républicaine (formée en 1976) et la IVe division blindée majoritairement alaouites, sont commandées par le frère du président, le général Maher Assad (43 ans). La répression aveugle contre le peuple syrien est menée par ces unités en collaboration avec les services de sécurité dirigés par Hafez Makhlouf, cousin du Président.
- La Libye dispose en fin de compte de deux armées : l'une conventionnelle et marginalisée, l'autre formée de brigades dites de sécurité commandée par Khmis, le fils du Guide, suréquipée pour ses missions. Elle emploie des Libyens et des mercenaires. Ces brigades sont chargées par le Guide de nettoyer la Libye «zenga zenga».
Lors des bombardements des villes par l'aviation (MIG 21 et SU 24), les révolutionnaires libyens encadrés par des officiers de l'armée régulière ripostèrent en lançant des missiles sol-air SAM6, réputés pour être très efficaces, ils n'atteignirent aucune cible. De même, la défense aérienne n'a pas inquiété l'aviation de la coalition qui continue à bombarder Tripoli. Matériel vieilli, mal entretenu, désuet, visiblement, la Libye n'est pas dans les préoccupations d'El Gueddafi.
- La protection américaine, en contrepartie de l'approvisionnement en pétrole saoudien à prix modéré instaurée par le pacte Roosevelt-Ibn Saoud de 1945, renouvelé en 2005, laissait penser que le royaume wahhabite réduirait les dépenses militaires. Ce n'est pas le cas. L'Arabie Saoudite continue d'acquérir du matériel de guerre américain à coups de milliards de dollars. Contre qui ? Israël ne peut s'inquiéter, il sait de quoi il s'agit. Mais, avec les révolutions qui s'opèrent dans la région et qui ne manqueront pas de réviser les alliances, la période à venir pour les monarchies arabes est incertaine. Le roi d'Arabie, après avoir tenté vainement de venir en aide à Moubarak, envoya la troupe au Bahreïn pour mater le soulèvement populaire. Par ailleurs, les seuls pouvoirs qui se sont soulevés ouvertement contre le Hezbollah lors de la guerre contre Israël, la veille du déclenchement des hostilités, furent : l'Arabie Saoudite, la Jordanie et l'Egypte.
- Au Yémen, dès les premiers mois, l'armée enregistre d'importantes désertions dans ses rangs. Ces soldats déclarent soutenir les manifestants dans leurs revendications. Cette hémorragie dans les rangs de l'armée yéménite a amené le chef d'état-major à rappeler au commandement le serment de fidélité… à la personne du président de la République, pas à la nation.
Les armées syrienne, libyenne, yéménite et bahreïnie ont interloqué les observateurs par l'usage des armes de guerre tout calibre confondu contre les manifestants.
Le monde est resté stupéfait face à la férocité dont elles font preuve contre leurs peuples. Ces peuples arabes attendaient et espéraient l'intervention de la Ligue arabe pour stopper les effusions de sang, et la Ligue arabe confirma son inaptitude. Les yeux se sont alors rivés sur les chaînes de TV étrangères où leurs supplices quotidiens sont diffusés, commentés et suivis, où les ONG étrangères dénoncent les répressions et appellent à la mobilisation de l'opinion publique occidentale. «L'absurde naît de cette confrontation entre l'appel humain et le silence déraisonnable du monde. C'est à cela qu'il faut se cramponner parce que toute la conséquence d'une vie peut en naître». ( A. Camus)
Le mythe de Sisyphe
Ainsi, les armées arabes sont apparues dans des rôles de répression, traditionnellement dévolus à des polices antiémeutes, tâches à risques dans les conflits à teinte tribale ou confessionnelle. Les fissures déclarées au sein des armées de ces oligarchies (autre résultat lamentable des dictateurs) révèlent non seulement le clanisme du pouvoir mais aussi l'absence d'éthique militaire sous une hiérarchie dont la légitimité se trouve, par endroit, controversée. Ce constat amer permettra-t-il la prise en charge de ces graves
dysfonctionnements ? Pourra-t-il inciter à une redéfinition du rôle des armées au sein de leurs Etats dans le contexte de cette reconfiguration stratégique régionale ?
A bien observer l'évolution du monde arabe depuis les indépendances, sa position géographique et la modestie de ses diverses productions et contributions, la modestie de ses ambitions, on est tenté de penser que, pris un à un, ces pays ne peuvent représenter aucune menace extérieure et ne peuvent, non plus, craindre aucune. Pris dans sa globalité, il est désigné ennemi d'Israël. Cette entité, forte de l'appui de l'Occident et du soutien indéfectible des Etats-Unis d'Amérique, est sortie vainqueur dans ses deux guerres (1967 et 1973) face aux armées arabes. Le déséquilibre évident des rapports de force imposa aux Etats arabes la résolution onusienne exigeant d'eux la reconnaissance de l'Etat sioniste et, de ce dernier, le retour aux frontières de 1967. Cette résolution est mise en exécution selon le principe de «la paix contre la restitution des territoires occupés».
Les frontières israélo-égyptiennes et israélo-jordaniennes sont pacifiées depuis les traités de paix signés au lendemain des accords de Camp David en 1979 pour la partie égyptienne et le 26 octobre 1994 dans la ville frontière de Wadi Araba pour la partie jordanienne. En 2006, après la guerre contre le Hezbollah, Israël sécurisa sa frontière Nord. Qu'en est-il, aujourd'hui, du processus de négociation israélo-syrien par l'intermédiaire de la Turquie ? De toute évidence, par la signature de ces traités, les pouvoirs arabes mettent fin aux guerres conventionnelles contre Israël. Par cette capitulation, le panarabisme et l'Etat nation sont remis en cause au profit d'une certaine tendance islamiste.
Les événements que vit le monde arabe et qui marquent, sans conteste, la fin d'une époque, laissent entrevoir déjà des réorientations des alliances qui suscitent des inquiétudes au sein de certaines monarchies du Golfe. Cette reconfiguration stratégique régionale qui se profile ne laisse pas non plus Israël et son armée dans l'indifférence. Le Premier ministre israélien menace : «L'armée israélienne est prête à toutes les éventualités car nous savons que le fondement de notre existence et notre capacité à convaincre nos voisins de vivre en paix avec nous sont basés sur l'armée israélienne» (Le Point du 14 février 2011).
Partenariat de défense ?
Les guerres arabo-israéliennes, la guerre des Malouines (1982), la guerre du Golfe (1991) contre la meilleure armée arabe et les attaques de l'OTAN contre la Serbie (1999) ainsi que le conflit opposant la Libye au Tchad sur la bande d'Aozou avec l'intervention militaire de la France en faveur des troupes tchadiennes (1987) auront montré que, sans technicité et sans un partenariat engagé pour compenser la supériorité technologique éventuelle, les systèmes d'armes acquis par les pays du tiers monde sont nuls ou incertains autant que leurs concepts de défense. Et pour cause, ni la fiabilité des systèmes d'armes ni le secret militaire qui leur est lié ne sont garantis. Depuis le 17 mars 2011, et dès leur première intervention, les forces de l'OTAN survolent le territoire libyen en bombardant des cibles militaires sans que les défenses aériennes acquises à des prix faramineux ne puissent interdire l'approche, ni égratigner un appareil ennemi !
Tout comme en 1991, lorsque la coalition écrasa au sol, et en toute quiétude, la meilleure armée arabe. Quelques opérations militaires menées par l'armée israélienne en terre arabe dévoilent la défaillance des systèmes de surveillance de certains de ces pays : décembre 1969, un commando israélien réussit à s'emparer du radar de surveillance P12 installé en territoire égyptien à Ras Gharib. Ce radar de 4 tonnes fut accroché à un hélicoptère et transporté à travers la mer Rouge vers le territoire contrôlé par Israël à l'insu de l'armée égyptienne ! En 1981, l'aviation israélienne, avec une participation française, détruisit en toute impunité le site nucléaire irakien ; le 1er octobre 1985, l'aviation israélienne survola le territoire tunisien sur 35 km en profondeur, jusqu'à Hammam Lif, au sud de Tunis, bombarda le quartier général de l'OLP et retourna à ses bases sans être inquiétée ; en septembre 2007, des F15 et des F16 israéliens ont pu s'enfoncer sur plus de 350 km à l'intérieur du territoire syrien, bombarder un site supposé nucléaire, sans que la défense aérienne syrienne réagisse… ni les médias…
Autant d'expériences et d'affronts qui remettent en question tous les schémas de riposte, des stratégies de défense et de partenariat des pays arabes. Ces lacunes ainsi que la présence permanente d'armées étrangères sur les territoires arabes marquent d'une instabilité chronique en dissonance avec les discours triomphalistes, alimentent la passion des évènements en cours dans la région et ne manqueront certainement pas d'imposer aux nouveaux régimes une réflexion profonde sur le traitement de ce géant potentiel, le monde arabe.


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