Aux inconvénients des routes, rendues impraticables, s'ajoutent ceux engendrés par les comportements de certains chauffards du transport collectif qui ont pris la mauvaise habitude d'exagérer le temps d'arrêt sur les grandes voies. La ville est devenue, à la faveur des projets de développement, un immense chantier de réalisation à la mesure de son statut de capitale régionale, une collectivité locale difficile à manager. Oran a fini par étouffer sous le poids de la démographie galopante. Quand bien même les changements sont perceptibles, il n'en demeure pas moins que les insuffisances se font ressentir au quotidien notamment pour ce qui est de la circulation. A Oran, en dehors du centre ville, les plaques des rues sont rares ou inexistantes, comme le quartier populaire de Carteaux, dans le secteur urbain d'Es-Seddikia. Dans les anciennes agglomérations, où le gros des projets de promotion immobilière se chiffre par milliers de logements, c'est la grande inconnue. On fait comme les anciens : le facteur remet le courrier à l'épicier et c'est lui qui est chargé de le remettre à qui de droit. Ou bien il faut se déplacer souvent au centre de tri de St Charles, au bureau spécialement ouvert pour les habitants des cités dépourvues de facteur. Renseignement pris, les résidants de «la Pépinière» viennent de bénéficier des services d'un facteur, après plus de dix ans d'attente. Que dire encore de ces belles routes, des double-voies express qui rattachent les nouvelles zones d'Oran Est vers le chef-lieu de commune. Bien malin celui qui retrouvera son chemin, car il n'y a aucune plaque de signalisation. On navigue à vue ou comme les pêcheurs: à l'horizon, il y a toujours une tour qui indique le chemin à suivre. Parfois, c'est la mauvaise surprise, lorsque l'on emprunte une double voie à partir de Sidi Bachir vers Douar Belgaïd. C'est une côte qui se termine brutalement sur un immense rond-point. Il y a eu plusieurs accidents parce que tout simplement le rond-point n'est pas signalé. Bien sûr les feux tricolores, eux aussi, ne fonctionnent pas comme l'exige la réglementation. Exercice difficile Au croisement, par exemple, il y en a toujours un qui est hors d'usage. Parfois, il y en a, mais les feux sont cachés par les feuillages des arbres qui n'ont pas été élagués depuis près d'un demi-siècle. A Petit lac, dans le secteur urbain Ibn Sina, face à la grande mosquée, la circulation automobile est intenable. Les feux récemment installés ne servent pas à grand chose, ce qui crée une situation ingérable. En d'autres termes, à Oran, c'est le respect des règles du code de la route qui pose problème. De plus, avec l'ouverture du chantier de réalisation du tramway, la situation n'est guère reluisante, ni pour les habitants résidant dans les immeubles situés sur le tracé de la voie, ni pour les automobilistes. En effet, la circulation routière est un exercice difficile à maîtriser. Les nerfs finissent par lâcher et l'on assiste parfois à des scènes de foire d'empoigne entre les conducteurs. Les matraques sont à portée de main et les rixes sont parfois sanglantes. Aux inconvénients des routes, rendues impraticables, s'ajoutent ceux engendrés par les comportements de certains chauffards du transport collectif qui ont pris la mauvaise habitude d'exagérer le temps d'arrêt sur les grandes voies très fréquentées. Dans cette capitale régionale, les mauvais exemples sont légion, comme ces chauffards qui grillent souvent les feux ou «le stop», à une vitesse effrayante. Il y a aussi le comportement agressif de certains conducteurs qui n'encourage pas à circuler en voiture. Car, à Oran, malgré les mesures de prévention prises par les agents de police et ceux ayant en charge de faire respecter le code de la route, il reste beaucoup à faire dans cette cité où le cadre de vie s'est sensiblement dégradé.