En dépit des appels de l'UGCAA en direction des commerçants pour assurer l'approvisionnement, le problème se pose chaque année. C 'est devenu une tradition depuis quelques années. A chaque fête religieuse ou nationale, la population retrouve l'épineux souci de trouver une baguette de pain et un sachet de lait pour nourrir la famille. Si auparavant, c'était les grandes villes, comme Alger, qui souffraient de cette crise conjoncturelle à cause disait-on du départ pour les fêtes des artisans boulangers. Cette fois-ci, c'est la pourvoyeuse en main-d'œuvre qui voit le vent tourner contre elle. A Jijel, depuis l'Aïd el Fitr et jusqu'à ce samedi, la crise du pain s'est fait durement sentir. Il faut tout de même reconnaître que pour le lait, la situation semble avoir retrouvé la normalité depuis deux jours, après une pénurie qui en aura duré quatre. Les très rares boulangeries du chef-lieu de wilaya qui ont continué à produire du pain, étaient assaillies par des dizaines de citoyens formant des queues que l'on n'a pas vues depuis belle lurette. Ceux qui insistent pour avoir quelques baguettes ou qui ne se rabattent pas sur la traditionnelle galette maison, doivent patienter au moins deux heures pour décrocher le «trésor». Et pourtant, l'union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) n'avait cessé, durant les journées précédant l'Aïd, d'appeler les boulangers à fournir la population en pain. Pour les autres produits comme les fruits et légumes, malgré une disparition subite des vendeurs, la situation ne semble pas déranger énormément le citoyen qui prend généralement ses dispositions. Là aussi, il faut reconnaître que le commerce informel est d'un grand secours pour les retardataires. Les pouvoirs publics doivent désormais montrer leur forte présence pour assurer un approvisionnement continu à la population, principalement pour ces deux produits essentiels.