Sans surprise, le président algérien Abdelaziz Bouteflika a été réélu pour un troisième mandat le 9 avril dans une élection soigneusement chorégraphiée et largement contrôlée», indique un câble de l'ambassade états-unienne daté du 13 avril, publié par WikiLeaks. L'élection présidentielle de 2009 a été suivie avec intérêt par la représentation diplomatique américaine à Alger. «Selon les observations informelles de l'ambassade, la majorité des stations de bureaux de vote étaient vides à travers la capitale. Les estimations de participation se situent entre 25 et 30% de votants.» Selon le câble, «le rapport de Zerhouni est exagéré». «La télévision d'Etat (ENTV) et les journaux du régime, comme El Moudjahid, ont présenté des images de foules d'électeurs faisant la queue devant les bureaux de vote d'Alger. Certains de nos employés locaux ont signalé que les foules d'électeurs apparaissant dans les médias d'Etat portent des habits d'hiver, alors que le 9 avril, il faisait généralement beau et ensoleillé. Ce qui suppose que les responsables ont utilisé des images d'archives antérieures aux élections», font remarquer les observateurs travaillant pour le compte de l'ambassade américaine. Plus loin, la note indique qu'«une employée de l'ambassade a communiqué par téléphone avec un agent d'un bureau de vote. Ce dernier a affirmé avoir reçu une instruction du ministère de l'Intérieur pour gonfler les chiffres des bulletins de vote déposés au cours de la journée». La note de l'ambassade rapporte les accusations du RCD qui avait dénoncé «le transport en autobus des électeurs loyalistes, et ce, par le ministère de l'Intérieur». Saïd Sadi avait de son côté indiqué à l'ambassade, le 11 avril, que «le résultat de l'élection était brejnévien». Le représentant de l'ONU lors des élections, Abdool Rahman, avait déclaré que «sa mission était entravée par le gouvernement algérien». Ce dernier s'est plaint à Tizi Ouzou lorsque son «équipe onusienne eut été forcée d'assister à une mise en scène d'une réunion de la société civile et à écouter les déclarations sur l'équité de l'élection». Abdool Rahman a déclaré que «son staff n'a pas voulu commenter les élections publiquement».