La salle de sport, la pose de la pelouse synthétique, l'aménagement de la piste d'athlétisme et la construction de l'auberge qui ont été promis ont été tout simplement supprimés. Plusieurs dizaines de sportifs ont marché, dimanche dernier, à Akbou, pour dénoncer les travaux bâclés ayant ciblé le stade communal. «La montage a accouché d'une souris. Ils ont mis dix ans pour livrer un champ de patates !», ironise un sportif. Des travaux de réfection ont été engagés depuis dix ans et, au final, le projet de rénovation initial a avorté. Le 5 juillet dernier, le public est resté médusé après «l'inauguration» d'un piètre terrain où l'on peut difficilement essayer de jouer convenablement au football. Les sportifs, les footballeurs en tête, sont montés au créneau pour s'élever contre cet énorme gâchis. «Akbou qui abrite 60 000 âmes ne mérite -t-elle pas mieux que cela ?», s'interroge un footballeur. Au terme d'un chantier de «rénovation» qui s'est enlisé durant dix longues années, les autorités ont livré un terrain revêtu en tuf, sans aucune commodité, ni équipement et surtout sans aucun charme. L'ambition du plan initial de rénovation a été fatalement et largement revue à la baisse. Les gradins et les vestiaires ont été réceptionnés tandis que les locaux commerciaux ont été cédés sur plan. Mais la salle de sport, la pose de la pelouse synthétique, l'aménagement de la piste d'athlétisme et la construction de l'auberge qui ont été promis ont été tout simplement supprimés. «Nous réclamons un vrai plan de réhabilitation qui comprendrait outre un revêtement synthétique, une salle omnisport et la réalisation de toutes les infrastructures prévues initialement», clame un sportif. Propriété de la commune d'Akbou, qui l'a hérité de l'ancienne mairie coloniale à la faveur d'un acte notarié signé en 1962, ce stade a bénéficié, il y a dix ans, d'un projet de rénovation. Les travaux avaient été confiés à la défunte Agence foncière communale, aujourd'hui dissoute. Le chantier a été lancé, en 2002, pour un délai d'une année. Depuis, il a cumulé les coups d'arrêts. L'agence foncière a été dissoute avant qu'elle ne livre le projet.Au terme d'une suspension qui aurait duré six longues années, le chantier a repris en octobre 2008. L'Assemblée municipale a mobilisé un budget. Mais ce financement a été révisé, à la faveur des surcoûts du projet. L'enveloppe est passée de 530 à 778 millions de dinars. Lors d'une session tenue en octobre 2008, l'APC avait adopté une résolution demandant à l'agence foncière de se désengager de ce projet pour le reprendre à son compte. L'Assemblée municipale avait dégagé un autre financement de 34 millions de dinars du budget communal pour l'achèvement du projet. Le chantier a été longtemps affecté par le conflit qui a plombé le fonctionnement de l'APC.Un dysfonctionnement qui a été payé cash par les sportifs qui ont assisté impuissants à l'avortement du projet de rénovation de leur stade.