Des rixes quotidiennes, souvent aux armes blanches, sont le lot quotidien des riverains qui affirment être victimes de menaces de la part des vendeurs. Les habitants de la cité des 84 logements retrouvent l'espoir d'une solution pour leur quartier transformé à leur insu en un gigantesque marché anarchique. Les habitants qui se manifestent sporadiquement depuis 2003 en quête d'une solution, se sont regroupés lundi devant l'Hôtel de ville exigeant de rencontrer le P/APC, premier responsable de la situation. La cité des 84 logements (semi collectifs), située au cœur de la ville de Batna, a été investie depuis des années par des commerçants qui l'ont transformée en une Mecque du prêt-à-porter. Les appartements du rez-de-chaussée ont tous été rachetés par des commerçants de manière illégale pour la pratique de leurs activités, privant les familles qui habitent encore aux autres étages de leur droit à une vie normale. Dans une pétition adressée au maire, ces derniers déplorent l'impossibilité d'intervention des services de la Protection civile en cas d'incendie ou tout autre cas d'urgence. Impossible pour une ambulance ou une citerne d'eau d'y pénétrer. Il est vrai que ces commerçants se sont accaparés les trottoirs avant que les vendeurs à l'étalage ne viennent bouffer tout l'espace restant. A l'absence de sécurité, de calme et de bien-être, s'ajoute l'insalubrité. «Pendant la journée, le quartier devient un souk, et dans la nuit il est transformé en une décharge à cause des ordures laissées par les commerçants», lit-on dans la pétition. Des rixes quotidiennes, souvent aux armes blanches, sont le lot quotidien des riverains qui affirment être victimes de menaces de la part des vendeurs. C'est dans cet environnement pourri que doivent grandir les enfants de la cité. Mettre fin à l'anarchie Cette fois, la détermination des habitants, à en découdre avec ce problème, a poussé Ali Melakhssou, président de l'APC, à s'engager à trouver une solution dans un délai de 10 à 15 jours. Faut-il rappeler qu'en première étape la délocalisation des vendeurs à l'étalage a été engagée. Le maire adjoint, Noureddine Belloumi, nous a affirmé hier que 192 vendeurs à l'étalage, exerçant aux 84 Logements, et 234 vendeurs de friperie du Camp, ont été recensés et seront très prochainement installés dans le nouveau marché de Kechida. Ce marché de type parisien, aménagé sur budget communal, est aujourd'hui prêt à recevoir ces commerçants avec toutes les commodités nécessaires, a-t-il ajouté. Quant aux propriétaires des locaux commerciaux, l'APC s'est engagée aussi à les dégager, compte tenu de l'illégalité de leur activité. En effet, la majorité de ces marchands ne possède même pas de registre de commerce, et ceux qui en possèdent, ne sont pas domiciliés dans cette cité. En attendant que les services de la direction du commerce assument leur part de responsabilité pour faire le tri et notifier ces indus commerçants, l'APC affiche une bonne volonté, à en croire Noureddine Belloumi, pour mettre fin à l'anarchie et rendre leur quiétude aux habitants de la cité des 84 logements. Le marché de cette dernière est un parfait exemple des conséquences de l'économie de bazar. La révolte des habitants du quartier démontre, par contre, les limites de cette économie adoptée dans les mœurs.