Chaque année 68 0000 femmes décèdent dans le monde suite à des avortements clandestins. 500 000 sont touchées par les pratiques des mutilations génitales féminines. Bruxelles De notre envoyée spcéciale Une femme meurt tous les quatre jours des coups de son compagnon. Chaque jour, à chaque minute, principalement dans le monde en développement, une femme meurt lors de sa grossesse ou de son accouchement, alors qu'on aurait pu la sauver. Des statistiques trop alarmantes pour qu'elles soient ignorées. Et si ces femmes meurent, ce n'est pas du fait d'une absence de moyens de la communauté internationale, mais en raison, semble-t-il, d'un manque de volonté. La 11e édition des Rencontres internationales femmes et santé (RIFS), dont les cinq jours de débats ont débuté aujourd'hui à Bruxelles (Belgique), a justement pour objectif de changer cette situation et de lutter contre ces réalités. En réunissant les principaux acteurs internationaux sur les deux thèmes «Femmes, santé et droits humains : construisons l'avenir» et «Violences faites aux femmes : où en sommes-nous par rapport au respect des droits sexuels et reproductifs ? Analyses et stratégies des différents pays», cet atelier mondial va tenter de trouver comment combler les graves inégalités en matière de santé des femmes à l'échelle planétaire et d'encourager les gouvernements à la considérer comme hautement prioritaire. Pour y parvenir, l'Université libre de Bruxelles (ULB) va ouvrir ses portes du 13 au 17 septembre à plus de 300 militantes féministes issues de différents pays et horizons afin de dégager des revendications communes et spécifiques. La Rencontre internationale femmes et santé est organisée depuis plus de trente ans partout dans le monde. Pour la première fois, c'est en Belgique que des dizaines de bénévoles – de jeunes étudiantes surtout qui se sont privées de vacances –, soutenues par des associations, se sont mobilisées pour offrir à leurs hôtes une plate-forme permettant d'échanger, d'informer, de questionner et d'agir sur les politiques et pratiques concernant la santé des femmes, leurs droits humains, en particulier sexuels et reproductifs. C'est en tout cas le but essentiel que se sont assigné les organisatrices, à leur tête Geraldine Delestienne, coordinatrice de la 11e RIFS, lorsqu'elle a affirmé, la veille (hier), à El Watan : «Cette rencontre est une opportunité pour des jeunes femmes de se réapproprier leur santé. Des femmes de divers horizons et d'expertises viendront et se rencontreront afin de mettre en place des stratégies d'amélioration des politiques et pratiques qui touchent à leur santé. Nous aspirons à faire de ce forum international des femmes, des mondes associatif et académique, le socle d'une refondation politique qui défend la santé et les droits humains des femmes dans le monde.» Appel est donc lancé à partir de la capitale européenne aux défenseurs de la santé des femmes, aux actrices de terrain, aux féministes, aux universitaires, aux institutions financières et autres réseaux intervenant sur la santé des femmes. Les participantes au 11e RIFS, qui étaient les hôtes de M. Elktibi – échevin à l'égalité des chances – lors de la cérémonie d'ouverture ayant eu lieu hier (19h) à l'hôtel de ville de Bruxelles, sauront-elles être assez convaincantes pour inciter les politiques et instances internationales à revoir leurs politiques respectives. D'autant qu'elles entendent leur montrer, à travers diverses et exhaustives analyses, comment les décisions politiques et les pratiques médicales similaires se déclinent différemment selon le pays et la culture où elles sont appliquées ou comment des décisions différentes produisent des résultats identiques ou indésirables.