Les commerçants font part de leur profonde inquiétude d'une situation qui dure depuis deux années sans qu'il n'y ait une solution négociée. Grosse colère des grossistes en fruits et légumes, ponctuée d'une rencontre au niveau du siège de l'UGCAA, avant-hier soir. Les protestataires, objets d'un ultimatum du chef de daïra à l'effet de regagner les kiosques réalisés à l'intérieur du marché disent «ne pas souscrire à cette démarche» encore moins respecter la respecter car, arguent-ils dans une longue lettre au wali, et au directeur du commerce dont El Watan détient une copie, «la démarche suivie par ce responsable n'a aucunement tenu compte de l'étroitesse des lieux ni des vœux maintes fois renouvelés de les écouter». À l'adresse du wali, les commerçants font part de «leur profonde inquiétude d'une situation qui dure depuis deux années» sans qu'il n'y ait «une solution négociée». L'ultimatum donné par le chef de daïra sans tenir compte de l'autre s'apparente selon eux à une «décision unilatérale» qui risque «de nous induire dans une voie d'affront inévitable» : les commerçants considèrent les espaces mis à leur disposition insuffisants pour exercer la profession car «les normes de réalisation d'un marché de gros sont loin d'avoir été prises en compte». Par notre refus, expliquent les rédacteurs de la lettre, «nous voudrions éviter de fâcheuses conséquences dans l'approvisionnement de notre wilaya en fruits et légumes». Un dialogue serein Plus loin, explicitent-ils, «réaliser 44 locaux dans le même espace réservé à seulement douze d'entre nous est une solution incompréhensible». Ce genre de locaux, ajoutent-ils, «suffiraient à peine aux commerçants détaillants. Nonobstant l'entrée principale inadéquate pour de gros camions de 2,5 et 10 tonnes avec lesquels on travaille, en sus de l'absence de mesures visant l'hygiène et la sécurité des lieux». «Nous estimant partenaires incontournables de l'administration pour trouver des solutions adéquates aux problèmes posés et, tout en ayant soutenu les efforts que déploient les pouvoirs publics locaux, s'agissant de l'investissement public, nous considérons que consulter un partenaire ce n'est pas faire cavalier seul», ont-ils soutenu. Pour sa part, M.Abdelkader Rakaa, chef de daïra de Tiaret, sollicité pour nous donner son point de vue, trouve anormal que sa vision consistant à nettoyer les lieux, les sécuriser et permettre aux occupants illégaux de s'inscrire dans la légalité en obtenant un registre de commerce, n'ait pas été bien comprise. Ce responsable, en nous prenant à témoin, semble mécontent de l'anarchie qui règne dans ces lieux où parler d'un marché de gros relève d'une chimère car, assène-t-il, péremptoire. «Vous savez bien que la wilaya a lancé les travaux de réalisation d'un grand marché de gros pour la ville». En somme, un dialogue de sourds qui risque de s'approfondir si un dialogue serein et ouvert n'est pas vite engagé.