En décidant d'afficher la mercuriale dans les marchés, une semaine avant le mois de Ramadhan, l'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) vise à contrecarrer les hausses vertigineuses qu'appliquent les marchands de détail sur les prix des produits alimentaires, notamment ceux des fruits et légumes. Selon M.Boulennouar, président de cette organisation, c'est au niveau des détaillants que les marges bénéficiaires sont gonflées. « Nous ne voulons pas être les boucs émissaires dans l'échec de la politique de la régulation des prix. En pointant les commerçants du doigt, à chaque Ramadhan, les pouvoirs publics rejettent leur responsabilité dans la hausse anarchique des prix. C'est pourquoi nous avons décidé de prendre cette situation en main », nous a-t-il indiqué. L'Ugcaa a décidé donc d'afficher sur des tableaux, au niveau de tous les marchés de proximité de la capitale, les prix des fruits et légumes pratiqués chez les grossistes. « Avec ce procédé,le détaillant ne s'aventurera pas à exagérer sa marge bénéficiaire. Les clients n'auront donc qu'à exiger le respect du prix initial ». Les représentants des commerçants accordent beaucoup d'espoir à cette méthode utilisée dans les marchés en Europe. « Même si les prix restent libres, la loi de l'offre et de la demande jouera sur le prix du produit au final, puisque le consommateur est informé du prix initial de ce qu'il achète », explique-t-on également. L'Ugcaa souligne qu'au niveau des marchés de gros, il y a une forte offre. « Les légumes et les fruits sont disponibles en abondance et à des prix très bas, puisqu'on est en saison de récoltes des légumes et fruits de large consommation. A la fin de la journée, des grossistes sont contraints de se débarrasser de leurs surplus, en bradant à un prix insignifiant ou carrément en donnant gracieusement aux associations, il n' y a pas de raison pour que les détaillants multiplient les prix », ajoute en outre M. Boulennouar. Aussi, le manque flagrant de surfaces marchandes, telles que les marchés de proximité accentue l'affluence sur les marchés existants. Selon les chiffres de l'Ugcaa, seules 30 communes sont dotées de marchés de proximité de fruits et légumes. Les habitants des autres communes sont contraints de se déplacer vers d'autres localités ou solliciter les vendeurs informels, ce qui accentue la pression, en ce mois de jeûne et de fortes chaleurs.