Cinq mois après sa libération des griffes des moukhabarate syriennes, le journaliste algérien, Khaled Sid Mohand, est venu raconter ses vingt-quatre jours passés entre les mains des redoutables services de sécurité syrien. «J'ai été dégradé dans mon humanité durant ma détention», s'est-il confié hier lors d'un point de presse qu'il a animé à la rédaction d'El Watan. «J'ai été passé à tabac, j'ai subi un interrogatoire et on m'avait accusé d'espionnage au profit des Saoudiens, des Britanniques, des Américains et des Israéliens. J'ai été placé dans une cellule de deux mètres carrés à Kafr Soussa (Damas)», témoigne encore le journaliste. Résidant en Syrie depuis trois ans et travaillant comme journaliste indépendant, Khaled Sid Mohand a couvert le soulèvement du peuple syrien pour le compte du quotidien français le Monde, avant d'être arrêté le 9 avril. «J'ai reçu un coup de téléphone d'une femme qui s'est faite passer pour une activiste en me disant qu'elle avait des informations à me donner. On a convenu d'un rendez-vous dans un café. Je pars à sa rencontre et à ma grande surprise, je découvre une femme qui n'a rien avoir avec la révolte des Syriens, et avant même que je ne termine mon café, huit agents se pointent et m'embarquent. Ils perquisitionnent mon domicile. Je suis transféré par la suite dans un centre de détention. Et là commence mon calvaire», raconte Khaled Sid Mohand. Son arrestation a suscité un mouvement de solidarité en Algérie et en France exigeant sa libération. Après avoir passé vingt-quatre jours entre les mains de la police syrienne, il retrouve sa liberté et quitte la Syrie. «J'ai été remis à l'ambassadeur d'Algérie à Damas. Les autorités algériennes ont eu le dernier mot dans ma libération. C'est grâce aussi à la mobilisation que ma libération a été obtenue. Par la suite, j'ai été chez l'ambassadeur de France qui m'a hébergé et m'a donné des habits, me payant même le billet d'avion vers Paris», a indiqué le journaliste.Sid Mohand n'est pas près d'oublier l'enfer qu'il a subi. Il souhaite cependant repartir à Damas où «il fait bon vivre», a-t-il dit.