Un tribunal d'exception du Bahreïn a condamné jeudi à de lourdes peines des médecins accusés d'avoir aidé le mouvement de contestation, au lendemain de la confirmation de la perpétuité pour sept dirigeants de l'opposition chiite. En outre, un homme reconnu coupable du «meurtre prémédité» d'un policier a été condamné à mort et son complice à la prison à perpétuité. Ces nouvelles condamnations interviennent alors que les groupes de défense des droits de l'homme ont dénoncé les procès contre les opposants organisés après la répression par le régime sunnite des protestations populaires animées par les chiites, majoritaires dans le pays (mi-février/mi-mars). «Ce sont des accusations tout simplement ridicules contre de professionnels civils qui travaillaient pour sauver des vies dans des circonstances très difficiles», a réagi Philip Luther, directeur adjoint d'Amnesty International pour le Moyen-Orient et l'Afrique du Nord. «Il semble que la véritable raison pour cibler ces professionnels de la santé a été le fait qu'ils ont dénoncé la répression des manifestants dans des interviews aux médias internationaux», a-t-il ajouté dans un communiqué. Les Etats-Unis se sont dit jeudi «profondément gênés» par ces condamnations. «Nous sommes également préoccupés par ces procès de civils, dont celui du personnel médical, tenus devant des cours militaires et par l'équité de ces procédures», a déclaré un porte-parole du département d'Etat, Mark Toner, dans un communiqué. Le procès de 20 médecins et membres du personnel de l'hôpital Salmaniya, le plus grand de Manama, avait ému l'opinion publique internationale. Treize membres du groupe, dont huit médecins, ont été condamnés à 15 ans de prison chacun par la Cour de sûreté nationale.